NICE – Procès de l’attentat de la Basilique

Le procès de l'attentat de la basilique de Nice a début ce 10 février, au palais de justice de Paris. La cour d'assises spéciale doit se prononcer sur la culpabilité de Brahim Aouissaoui.

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uteur@Aldec-br -creditphoto@Flickrpro

Fin octobre 2020, la France, et les chrétiens, étaient des cibles particulièrement visées par les terroristes. Un contexte évoqué durant l’audience.

Les Chrétiens, des cibles depuis 1998

Le 25 octobre 2020, les chrétiens et leurs lieux de culte sont clairement ciblés par les médias de différentes organisations terroristes. Quatre jours plus tard, trois personnes sont sauvagement assassinées dans la basilique Notre-Dame de Nice. Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 25 ans est accusé de cet acte terroriste. Il est jugé depuis lundi 10 février, et jusqu’au 26 février, par la cour d’assises spécialement constituée pour les crimes de cette nature. Les Chrétiens sont des cibles d’attaques terroristes depuis déjà bien longtemps, la première menace avait été prononcée par Oussama Ben Laden en 1998, en même temps que la naissance d’Al-Qaida. Les appels à « s’en prendre à la France » avaient redémarré alors que les caricatures du prophète Mahomet avaient été republiées en 2020, soit 5 années après l’attentat de Charlie Hebdo et Samuel Paty a lui aussi sauvagement assassiné devant son lycée, le 14 octobre 2020.

Une attaque sanglante et sans-nom

Quinze jours plus tard, le 29 octobre 2020, à 8 h 39, Nadine Devillers, 60 ans, entre dans l’église où se trouve depuis une dizaine de minutes Brahim Aouissaoui. Elle sera sa première victime. En regardant les images insoutenables de flagrance, on ne peut qu’imaginer la violence de la scène. Nadine Devillers, allongée sur le dos, a été pratiquement décapitée. « On a relevé 17 plaies » sur le corps de la victime, précise l’enquêtrice dans un silence pesant. À 8 h 49, une fidèle arrive dans l’église et voit le corps de Nadine Devillers. Extrêmement choquée, elle sort pour donner l’alerte. Une mère de famille, Simone Barreto Silva, n’hésite pas et fonce dans la basilique pour la secourir. Mais elle tombe sur Brahim Aouissaoui, elle sera poignardée à 25 reprises et succombera à ses blessures devant la terrasse d’une pizzeria. Alerté par les cris de détresse de Simone Barreto Silva, le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles, entre dans l’église, se précipite pour lui porter secours. Brahim Aouissaoui se jette sur lui en criant « Allah Akbar » et l’égorge avec son couteau de cuisine muni d’une lame de 17 cm. Entre le premier crime de Brahim Aouissaoui et sa neutralisation par des policiers municipaux, se sont écoulées à peine 14 minutes.

Des aveux timides de l’accusé

Le procès de Brahim Aouissaoui s’est ouvert lundi devant la cour d’assises spécialement constituée de Paris. Le jeune Tunisien de 25 ans comparaît jusqu’à la fin du mois pour assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Après avoir largement nié les faits, il a fait un premier et timide pas vers des aveux en reconnaissant qu’il était l’homme avec un couteau dans la basilique, ce mercredi 12 février 2025, alors que la veille, il justifiait à l’audience « le droit légitime » des musulmans de « tuer » pour se défendre des attaques qu’ils subissent. « Le fait de tuer un musulman légitime un meurtre en retour, peu importe la cible », avait-il déclaré. Si l’accusé a passé plus de quatre années à nier les faits, les familles et amis des victimes n’oublieront, eux, jamais. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Véronique La Rosa

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