Il avait été le COUP DE COEUR des membres du Jury de la Sélection Officielle, Un Certain Regard, et quelques mois plus tard, au Festival du Cinéma Américain de Deauville, il avait le Prix du Jury. Alors qu’est-ce qui est si passionnant dans cette ascension ? À l’heure où nous sommes dans la région et à Nice plus particulièrement, à un mois du départ du Tour de France, le coup de pédale en montée de nos deux lascars, amis pour la vie, ne vous laissera pas indifférent. L’un est sur le point de se marier et en pleine ascension d’un col, son meilleur ami lui annonce qu’il est l’amant de sa femme (Judith Godrèche) depuis un temps certain et qu’il n’entend pas mettre fin à cette relation… Le ton est donné et le film va aller crescendo entre le gentil qui se fait toujours avoir et l’ami toxique qui s’évertue à gâcher la vie de son pote. C’est très drôle, souvent cruel, toujours juste mais surtout complètement déroutant. Le spectateur ne sait jamais où le metteur en scène et acteur, Michael Angelo Covino, qui signe son premier film, va nous emmener. Tout cela fonctionne à merveille car avec Kyle Marvin, il y a une véritable amitié, sur et en dehors des plateaux et que cela se sent à l’écran. Comme pour renforcer cet état de fait, dans le film, Michael Angelo Covino se prénomme Mike et Kyle Marvin, Kyle… Ils s’amusent de leurs personnages, naïf et touchant pour l’un, addict et sans gêne pour l’autre. Ils sont le Yin et le Yang, les deux faces d’un même homme, ange ou démon, qui s’interpellent, s’aime, se déteste, se réconcilie pour mieux s’invectiver. Assurément, c’est la meilleure comédie de l’été avec une écriture scénaristique qui a été longuement travaillée, une mise en scène patiemment réfléchi, et un jeu d’acteur qui n’est jamais surjoué. Du grand Art digne d’un autre surdoué mais Suédois, Ruben Ostlund qui avec Snow Therapy nous avait fait le même effet avant de remporter la palme d’or avec The Square. De là à prédire le même destin à l’Américain Covino, il n’y a qu’un pas ou un tour de pédale…Vive le Tour de France, Vive THE CLIMB !
Pascal Gaymard