Le Festival comme si vous y étiez…Mardi 21 Mai : L’arrivée de Quentin Tarantino

Par Pascal Gaymard et Véronique Rosa. Photos : Dominique Maurel

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Il y a eu match sur la Croisette, entre la Leçon de cinéma de Robert Rodriguez à la Quinzaine des Réalisateurs au Théâtre Croisette et l’arrivée de Quentin Tarantino en compétition Officielle au Grand Théâtre des Frères Lumière… Et c’est sans surprise que le second a gagné, accompagné qu’il était par deux stars planétaires, Brad Pitt et Leonardo DiCaprio… Jamais une séance du Festival n’avait attiré autant de monde. La cohue était partout et bien des Festivaliers n’ont pu assister aux 2h46 du dernier Tarantino… Son ONCE UPON A TIME…IN HOLLYWOOD est une déclaration d’amour aux années fin 60 à Hollywood. En génial cinéphile qu’il est, Tarantino s’amuse à truffer son film de références cinématographiques, y compris de ses propres films… Avec Inglourius Basterds, il avait réécrit l’Histoire en tuant Hitler. Avec Once Upon a Time, ce sont d’autres vilains qui passent un sale moment à Hollywood mais pas question de dévoiler quoique ce soit du scénario, puisqu’il a transmis un message nous interdisant de le faire « pour que les spectateurs aient toujours la même fraîcheur ». Un Tarantino comme on l’aime…

 
Avec Bong Joon Ho (Okja, Snowpiercer, Memories of Murder), c’est à Une Affaire de Famille Sud- Coréenne que nous sommes conviés dans PARASITE. Des laissez pour compte de la société trouve en une riche famille des beaux quartiers, une possibilité de sortir de leur condition misérable. Bien sûr, tout ne va pas se passer comme prévu… La mise en scène est alerte, le propos ne manque pas d’humour, les personnages attachants. Parasite montre l’autre face des dragons asiatiques où richesse et pauvreté se côtoie avec un mépris affiché des premiers pour les seconds. La bonne surprise du jour est venue d’Un Certain Regard où le film d’animation, LA FAMEUSE INVASION DES OURS EN SICILE de l’Italien, Lorenzo Mattotti a fourni aux Festivaliers une belle leçon d’humanité et un superbe exercice sur la vacuité du pouvoir. Dans certaines contrées européennes, l’homme descend de l’ours puisque ce dernier quand il hiberne, rêve… comme l’a si bien montré Jean-Jacques Annaud dans L’Ours. L’adaptation de ce conte de Dino Buzzati est une pure merveille, respectueux du livre de son auteur, et doté d’un graphisme impeccable avec des voix françaises réussies telles que Leïla Bekhti, Thomas Bidegain, Jean-Claude Carrière ou Arthur Dupont… A Cannes, les Ours ont aussi leur place… Rappelons que Robert Rodriguez et Quentin Tarantino sont amis dans la vie, qu’ils ont travaillé ensemble sur le projet Grindhouse pour lequel Robert Rodriguez a réalisé Planète Terreur avec des zombies nerveux. Il a créé trois licences avec El Mariachi puis Desperado 1 & 2, ou encore Spy Kids… et enfin Sin City. Nul doute que les deux amis dont les cinémas se ressemblent, qui ont été programmés le même jour, ont dû se retrouver en soirée autour d’une bonne bière pour évoquer leurs projets respectifs… Et pourquoi pas une nouvelle collaboration ?