Le Festival comme si vous y étiez…Lundi 20 Mai : La Belle Epoque de Nicolas Bedos

Par Pascal Gaymard et Véronique Rosa. Photos : Dominique Maurel

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Triste journée en Compétition Officielle avec la double présentation du dernier film des frères Dardenne, LE JEUNE AHMED, et celle de l’Américain, Ira Sachs, FRANKIE. A propos du Jeune Ahmed, pas grand-chose à dire si ce n’est que c’est un énième film sur un jeune islamiste radicalisé. Les frères Dardenne n’amènent rien au débat, ils ne proposent qu’un constat atterrant sur la facilité avec laquelle un jeune musulman dit « normal » devient un potentiel terroriste sous les conseils irresponsables d’un imam de pacotille, épicier de son état. L’entêtement du gamin de 13 ans laisse à penser que la déradicalisation n’est qu’un leurre et qu’une fois conditionné, les jeunes ne vivent plus que pour le jihad et imposer la charia. Du Coran, ils ne savent rien si ce n’est que les imbécilités simplistes distillées par des imams sans formation et sans compétence. Triste constat inutile puisque nous savions déjà que la radicalisation passe par le rejet du cercle familial… Que dire encore de l’obstination de ce jeune à tuer sa prof de Français qui lui a pourtant appris à lire et à écrire… En partance pour Sintra, ville jardin à 11 kms de Lisbonne, nous pensions pouvoir trouver un peu de paix et de réflexion puisque le domaine de la Regaleira est l’un des plus beaux du monde. Manifestement, Ira Sachs l’ignore puisqu’il n’a pas daigné faire un seul plan sur le site… Son histoire de Frankie, actrice atteinte d’un cancer et qui souhaite réunir ses amis une dernière fois ne décolle jamais. Dans un film choral, il faut des situations fortes, des personnages qui évoluent au gré des rencontres, des disputes, des confessions. Rien de tout cela dans Frankie campée par une Isabelle Huppert qui trimballe sa peine sans jamais nous faire partager la moindre émotion.


Alors, face à tant de déceptions, il nous restait en sélection officielle hors compétition, LA BELLE EPOQUE de Nicolas Bedos avec Doria Tillier, Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Fanny Ardant, Pierre Arditi… Qui n’a pas rêvé de revivre les meilleurs moments de sa vie ? Original dans son traitement, subtil dans son montage, délicat dans son jeu d’acteurs, La Belle Epoque confirme le talent de Nicolas Bedos qui avait déjà avec Monsieur et Madame Adelman réalisé une très belle fresque des sentiments sur plusieurs époques d’une vie. Vers un succès à la manière du Grand Bain ? Et pour finir en beauté, à Un Certain Regard était présenté un film Brésilien, LA VIE INVISIBLE D‘EURIDICE GUSMAO. Chronique sur l’histoire de deux sœurs séparées par la vie, le film de Karim Aïnouz présente une image magnifique sur un scénario très abouti et un duo de comédiennes de premier ordre. L’émotion est dans chaque plan, chaque réaction de cette famille déchirée, chaque dialogue où rien n’est de trop… Après Bacurau, le Brésil prouve une nouvelle fois son dynamisme avec deux films en Sélection Officielle qui n’ont pas laissés les Festivaliers indifférents… tout comme le public prochainement quand ils sortiront en salles…

Retrouvez les photos de Dominique Maurel sur son site.