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Le Festival comme si vous y étiez…Episode 8

Par Pascal Gaymard et Veronique Rosa Photos Dominique Maurel

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Tout s’accélère, les films s’enchaînent et le Festival entame son dernier virage… L’événement du jour était double, l’un en Compétition avec En Guerre, le film coup de poing de Stéphane Brizé qui après La Loi du Travail, passe à la vitesse supérieure en suivant au jour le jour une entreprise d’Agen qui fait des bénéfices et qui pourtant va fermer laissant 1100 employés sur le carreau… C’est toujours Vincent Lindon qui joue les chefs de file, ici un syndicaliste engagé qui ne lâche rien mais qui pourtant sera lui lâché par les propres salariés dont il défend la place… Avec ses caméras épaule qui virevolte autour de sa vingtaine de protagonistes, Stéphane Brizé a passé un cap .Il s’impose parmi les grands réalisateurs du cinéma social du réel à l’image d’un Ken Loach qu’il dépasse par la dureté de son propos sans concession et qui correspond à l’état de ce monde. Entre le cynisme des patrons, l’indigence des politiques, la trahison des ouvriers, il est bien difficile de conserver une ligne de conduite et de rester droit devant les dieux et parmi les hommes… En Guerre est un film qui ne laissera personne indifférent, un film de son époque, un film d’autant plus nécessaire sur les patrons voyous, sur la mondialisation rampante qui a bon dos, et sur la révolte qui gronde dont Stéphane Brizé se fait désormais le porte-parole bien plus efficace que certains politiques…

L’autre événement du jour était Hors Compétition et aux antipodes d’En Guerre .Il s’agit du dernier volet de Star Wars avec l’histoire de Han Solo et de sa rencontre avec Cheebacca, SOLO : A Star Wars Story. Vous l’aurez compris, avec tous ces sujets durs qui ont balayé en cette 2ème partie de Festival les « Feel Good Movies » du début, un Star Wars ne se refuse pas et permet une respiration salvatrice. Au bord de son Faucon, Han Solo fait des merveilles en luttant contre l’Aube Ecarlate ce qui augure d’autres aventures, tant ce volet est réussi. Là aussi, il est question de trahisons en chaine, de confiance, et de serments définitifs. Ron Howard fait du bon boulot assurément. Enfin, parmi les autres sélections, nous retiendrons la belle histoire d’amitié fraternelle entre deux frères, Euphoria, que nous propose l’actrice/réalisatrice, Valeria Golino, avec son compagnon, le comédien, Riccardo Scamarcio, mais aussi Valerio Mastandrea et la belle Jasmine Trinca. Entre maladie incurable, homosexualité assumée, et goût prononcé pour la fête, c’est un film champagne tragique auquel nous convie la belle Italienne. Enfin, à la Quinzaine des Réalisateurs, Philippe Faucon (Fatima) continue d’introspecter avec Amin la France de l’immigration avec les amours d’un Sénégalais marié avec femme et enfant au pays, qui s’éprend d’une bourgeoise, la belle Emmanuelle Devos. Il réussit encore une fois de trouver le ton juste entre silences et regards qui en disent à bien montrer les drames que vivent chacun de ses protagonistes sur fond de culpabilité latente. Notons que lors de la projection du dernier volet des aventures de Star Wars, aux quatre coins de la salle, des agents de sécurité étaient munis d’appareils lasers leur permettant de repérer de possibles contrevenants qui essaieraient d’enregistrer les images du film. A Cannes, plus qu’ailleurs, on ne plaisante pas avec le piratage…