Jour J + 1 : Mercredi 9 Mai 2018
C’est le jour Martin Scorsese avec la projection hommage à la Quinzaine des Réalisateurs de Mean Streets, un film découvert par Pierre Rissient auquel ce 71e Festival est dédié. Martin Scorsese a reçu le Carrosse d’Or 2018 que la Société des Réalisateurs de Films (SRF) remet chaque année à un auteur qui se caractérise pour « son audace et son intransigeance ». Quoi de plus normal que Scorsese soit honoré par la Quinzaine des Réalisateurs qui l’avait découvert avec… Mean Streets. Pour mémoire, il a reçu la Palme d’Or en 1976 pour Taxi Driver et a présidé un Festival Mean Streets. Pour mémoire, il a reçu la Palme d’Or en 1976 pour Taxi Driver et a présidé un Festival historique » en 1998 suite à la sortie devenue célèbre de Roberto Benigni qui avait fait semblant de le remercier pour la Palme d’Or alors qu’il n’avait eu que le Grand Prix du Jury pour La Vie est Belle… Martin Scorsese a fait un détour par Cannes Classics pour présenter Enamorada, un film du réalisateur Mexicain, Emilio Fernandez. Son engagement pour la restauration et la conservation des films de par le monde n’est plus à démontrer. Un grand Monsieur et un immense artiste. Côté films, c’était la journée des ouvertures des sélections avec, à Un Certain Regard, Sergei Loznitsa, un Ukrainien qui se dit intégralement et viscéralement Russe et qui livre avec Donbass, une vision toute personnelle du conflit qui se joue en Ukraine. Il était venu en force avec toute son équipe, lui qui aurait pu s’inscrire en Compétition Officielle si son film avait été prêt plus tôt… Toujours à Un Certain Regard, c’est un véritable coup de cœur que nous avons eu pour Rafiki, un film Kenyan de Wanuri Kahiu sur les amours interdites entre deux jeunes femmes dans un Nairobi aux mœurs pas très libérées… Après s’être félicitées d’être en Sélection Officielle, les autorités kenyanes ont pris connaissance du sujet et sa réalisatrice a fui, juste avant d’être arrêtée… A la Quinzaine, Les Oiseaux de Passage de Cristina Gallego et Ciro Guerra évoquent les débuts des cartels de la drogue avec la marijuana et les Indiens Wapuu qui font perdre leurs âmes et leurs traditions dans ce trafic lucratif mais aussi meurtrier. Un beau film, une histoire puissante et des comédiens impliqués. Du bel ouvrage tout comme Wildlife de l’acteur Paul Dano avec Carey Mulligan et Jake Gyllenhaal sur la fin d’un couple dans les années 60 sous le regard d’un ado de 14 ans. Paul Dano se révèle aussi bon devant que derrière la caméra. Enfin, en Compétition Officielle, il ne fallait pas manquer Yomeddine, le premier film de l’Egyptien, A.B. Shawky. Pourtant le sujet pouvait faire peur soit un road movie d’un lépreux accompagné d’un orphelin, chacun à la recherche de sa famille et de son histoire. Et Thierry Frémaux a eu encore une fois le nez creux puisque le film est tout simplement bouleversant entre rires et larmes, entre méchanceté gratuite et générosité débordante, toujours à prendre le spectateur à contre-pieds. On a du mal à quitter ces personnages si attachants…
