Après le Manifesto des « 82 » avec Cat Blanchett et d’Agnès Varda, voici celui des « 16 » actrices noires demandant la même chose, l’égalité de traitement et de salaire avec leurs consoeurs blanches…Emmenées par Aïssa Maïga, elles ont fait leur petit effet prouvant comme le dit si bien dans son film, Blackkklansman, que Black is Beautiful. En cette dernière journée de Compétition, le Festival tire ses derniers feux avec un film Français, invité de dernière minute, Un Couteau dans le Cœur du réalisateur Antibois, Yann Gonzalez. Ce film kitsch des années 70’s au possible sur une productrice, Vanessa Paradis, de films porno gay n’a pas convaincu le public. Pourtant, il peut être drôle, émouvant, troublant avec une actrice qui illumine le film comme elle a étincelé sur le tapis rouge cette année.
L’autre film du jour n’est autre que le 2ème film du réalisateur Russe, Sergey Dvortsevoy, AYKA… Ce metteur en scène avait décroché le Prix Un Certain Regard avec Tulpan en 2008. Ayka nous conte les aventures misérabilistes d’une jeune femme Kirghize sans papier à Moscou, obligée de travailler dur pour rembourser un emprunt fait à de petits malfrats de son village. C’est la Rosetta (des Frères Dardenne, Palme d’Or 1996) Russe du pauvre avec une descente en abîme, caméra sur épaule, qui finit très vite par agacer voire à ennuyer gravement. A chaque décision qu’elle prend, à chaque choix qu’elle fait, à chaque personne rencontré, Ayka tombe toujours plus bas et peu de gens ont vraiment de la compassion pour elle… comme le spectateur qui par trop de misérabilisme, se lasse de ses « aventures ». Le plus mauvais film vu en Compétition Officielle…
Sans doute, il fallait mieux aller au Palais Croisette pour voir En Liberté ! de Pierre Salvadori avec un casting 5 étoiles : Adèle Haenel, Pio Marmaï, Audrey Tautou, Vincent Elbaz… Le film a remporté le Prix SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) de la Quinzaine des Réalisateurs, alors que dans le même temps, l’ami Gaspar Noé a décroché l’Art Cinéma Awards pour son brûlot, CLIMAX. Deux œuvres aux Antipodes l’une de l’autre et qui ont grandement contribué à faire de ce 50ème anniversaire de la Quinzaine, une réussite. De son côté, le Jury de la Sélection Officielle, Un Certain Regard, et son président, Benicio Del Toro, ont opté aussi pour un film dérangeant, GRANS, de l’Iranien (réfugié en Suède), Ali Abbasi, pour leur Grand Prix .Par ailleurs, ils ont donné un prix du Scénario à SOFIA, un film mal joué mais très bien écrit, un prix d’interprétation à Victor Polster pour sa composition de GIRL, cette fille se rêvant danseuse étoile dans un corps de garçon, un prix de la mise en scène à Sergei Loznitsa pour DONBASS, pas son meilleur film…, et enfin, un prix spécial du Jury aux Morts et les Autres… Place demain aux prix les plus attendus, celui de la FIPRESCI couplé au Jury Œcuménique et surtout le fameux palmarès dont on attend quelques consécrations autour de 5 films phares de ce Festival : LETO, Cold War, Trois Visages, En Guerre et Yomeddine…