Ce réalisateur génial n’a pas fait l’unanimité des critiques à la sortie de son 1er film et 1er chef-d’œuvre, « Diva ».
« 37°2 » son chef d’œuvre inoubliable…
Pourtant, il y avait tout Beineix, cet art de la perfection du scénario signé Delacorta, des décors de Mc Connico, de la musique avec le Bel Canto signé de la cantatrice noire, W. Wiggings Fernandez, et un casting 5 étoiles de Dominique Besnehard avec des comédiens qui feront leur chemin, tels que Richard Bohringer, Gérard Darmon, Dominique Pinon, Frédéric Andréi, Jacques Fabbri, Isabelle Mergault… Les César rattraperont l’injustice faite à ce film par les critiques. Et que dire de son film suivant, « La Lune dans le Caniveau » adaptation du roman de David Goodis, décors toujours de Mc Connico, encore plus abouti que le précédent, et là encore, un casting de rêve avec Gérard Depardieu, Victoria Abril, Nastassia Kinski toujours sublime, Vittorio Mezzogiorno, Dominique Pinon… Les critiques continuent de bouder ce surdoué à l’image du traitement subi par un autre « B » comme Besson et son « Dernier Combat ». Jean-Jacques Beineix, dégoûté, part aux États-Unis. Il reviendra en France trois ans plus tard avec une adaptation de Djian, « 37°2 » avec la torride Béatrice Dalle et le moderne, Jean-Hugues Anglade, qui fait de Gruissan l’une des stations balnéaires les plus connues de France.
Il considère « IP5 » comme son meilleur film
En 1989, il réalise un curieux film, « Roselyne et les Lions » sur le dressage des fauves par une actrice flamboyante, Isabelle Pasco, mais là encore, c’est un échec. Alors que le film présente bien des attraits… Trois ans plus tard, il fait un film tous les 3 ans, il réalise « IP5 » avec Yves Montand. Ce sera le dernier tournage de l’acteur qui a dû se baigner dans une eau gelée et qui en serait mort. Jean-Jacques Beineix sera profondément blessé par ces accusations gratuites. Il dira lui-même que c’est son plus beau film, ce que nous ne partageons pas, restant sur « 37°2 » qui demeure son chef-d’œuvre. Il attendra 9 ans, 3 fois 3 ans, pour réaliser son dernier film, « Mortel Transfert », où il retrouve Jean-Hugues Anglade aux côtés de Hélène de Fougerolles. Film complexe entre rêve, fantasme et réalité, ce « Mortel Transfert » mérite mieux que le dédain que certains lui ont porté. Dès lors, Jean-Jacques Beineix va douter de son art. Il refusera des films aussi importants que « Le Nom de la Rose », « Evita », « Alien 3 » et n’arrivera pas à monter « Au-Revoir là-Haut » finalement réalisé par Albert Dupontel ou encore « Le Démon ». Sa dernière sortie sera pour défendre le sublime film de Roman Polanski, « J’Accuse » contre les cris offusqués d’Adèle Haenel qui n’a de leçon à donner à personne. Alors merci M. Beineix pour vos films si originaux et si fascinants. Tous les metteurs en scène de cinéma ne peuvent pas en dire autant…
Pascal Gaymard