HOMMAGE : Jane Birkin, je t’aime… moi non plus…

Il y a des personnages qui à force de les voir, on croit les connaître et du coup ils nous semblent immortels…

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Jane Birkin faisait partie de cette catégorie, l’Anglaise (mais l’était-elle encore ?) dit-on « préférée des Français », a habité le paysage médiatique du pays tant au cinéma que sur la scène en chantant les textes de son pygmalion, Serge Gainsbourg.

La rencontre avec Serge…

On oublie qu’avant de la connaître, elle avait été mariée depuis l’âge de 17 ans, avec le compositeur, John Barry, 35 ans. Avec lui, elle aura Kate qui chutera de son appartement parisien à seulement 46 ans… Serge, lui, refusera toujours le mariage à Jane… Il faut dire que leurs disputes étaient aussi homériques que leurs réconciliations, souvent sous la couette. L’histoire prétend qu’ils se sont connus chez Régine. Brigitte Bardot, alors très amoureuse de Serge, tourne un western en Espagne avec Sean Connery, Shalako. Elle sait qu’il est resté à Paris, seul, et qu’il se morfond. Une actrice du film dans un petit rôle doit rentrer à la capitale et ne sait pas où aller. BB lui donne l’adresse de Serge… Après, ce sera le film Slogan que tourne Pierre Grimblat avec Serge et… Jane. Elle a 22 ans, lui 20 de plus. Lui dit d’elle que c’est un « boudin » ; elle le trouve prétentieux, compliqué, arrogant… Alors oui, il y aura la soirée chez Régine où les deux commenceront à s’apprécier pour devenir inséparables.

Les naissances de Kate, Charlotte et Lou…

Nous sommes en 1968, et dès l’année suivante, le couple va faire la UNE des médias avec une chanson qui entrera très vite dans la légende : Je t’aime… moi non plus. Le Vatican en demandera l’interdiction ce qui la propulsera tube mondial. Jane au filet de voix suave y narre la jouissance d’une femme en toute impudeur. Celle qui ne met jamais de soutien-gorge et qui s’habille souvent en transparent, devient très vite une icône de la mode mais aussi affirme un style bohème bien avant aujourd’hui. Si elle est femme-objet (ce qui ferait hurler les féministes d’aujourd’hui), n’en oublie pas moins ses combats de femme, pour le droit à l’avortement ou contre la peine de mort. En 1971, c’est la rupture, Jane s’envole dans les bras du réalisateur Jacques Doillon qui lui donnera une autre fille, Lou, actrice comme Charlotte… Gainsbourg en sera le parrain, preuve qu’entre les deux, le lien n’a jamais été totalement rompu…

Le cinéma et la chanson…

Si elle continue de chanter les mots de Gainsbourg, elle tourne aussi beaucoup et avec les plus grands : Jacques Deray, Jacques Rivette, Alain Resnais, Claude Zidi, James Ivory, Agnès Varda, Jean-Luc Godard… Au final, quelques films inoubliables tant elle y est lumineuse comme La Piscine, La Pirate, La moutarde me monte au nez… Car elle est à l’aise dans tous les registres, comédie comme drame. A l’orée des années 2000, la voilà qui s’émancipe de son pygmalion et elle ose chanter les mots des autres. Ce sera A la Légère écrit par des artistes tels qu’Alain Souchon, Miossec, Françoise Hardy, MC Solaar… Son dernier album, Oh ! Pardon tu dormais…, elle l’a écrit avec Étienne Daho. En 2021, sa fille, Charlotte, lui consacrera un documentaire, JANE PAR CHARLOTTE (visible au cinéma JP Belmondo de Nice cette semaine du 19 au 25 juillet). Si vous voulez connaître Jane, allez voir ce film, Charlotte vous expliquera tout. Une sorte de confession en forme de Je t’aime… moi non plus.

Pascal Gaymard

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