Les derniers sont symptomatiques de quelque chose qui déraille. Lors du match Paris FC contre Lyon en Coupe de France, des supporters lyonnais de deux groupes, Bad Gones et Lyon 1950, sont arrivés au stade dans la tribune visiteurs avec 25’ de retard. Et immédiatement, après les chants, ils se sont déchaînés contre les supporters adverses, arrachant le plexiglas qui séparait les deux tribunes, lançant des sièges et des fumigènes sur les gradins voisins où des familles ont été agressés, des enfants choqués, des personnes blessées tant par fumigènes que dans des scènes de panique qui ont suivies. Certains supporters n’ont eu d’autres recours que de se réfugier…sur la pelouse ! L’arbitre, Jérémy Stinat, à la pause, n’a eu d’autre solution que d’arrêter le match, respectant en cela, les décisions prises par le gouvernement en accord avec la Ligue et la Fédération Nationale de Football.
Les supporters lyonnais récidivent…
Déjà le 24 novembre dernier, lors de OL/OM, après 4’ de jeu, le joueur marseillais, Dimitri Payet, avait reçu une bouteille sur la tête lui occasionnant une blessure et l’arrêt du match. Les sanctions n’avaient pas tardé avec le retrait d’un point pour Lyon et le match à rejouer à Lyon mais à huis clos. L’OM a fait appel tout comme l’OL… Le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, aura bien du mal à plaider sa cause car les derniers actes de violence à Paris font forcément désordre… On se souvient de ses propos particulièrement sévères au lendemain des incidents de Nice/Marseille lorsque le même Payet avait reçu une bouteille d’eau dans le dos sans gravité et que les incidents avaient entraîné un envahissement du terrain. A l’époque (le 22 août), il n’avait pas de mots assez durs appelant à plusieurs points de suspension et le huis clos pour Nice jusqu’à la fin de la saison…
Les déclarations surréalistes de Jean-Michel Aulas
Nul doute qu’il aura les mêmes propositions à faire pour son équipe… Déjà, l’intéressé parle de supporters du PSG qui se seraient mêlés à ceux du Paris FC pour provoquer les supporters lyonnais… « Je crois que les responsabilités sont partagées » affirme-t-il sans rire… Et d’ajouter : « Tout n’est pas à mettre sur le dos de nos supporters. L’OL n’a pas à prendre l’entière responsabilité des incidents. Il y a eu un enchaînement d’événements. On va chercher la vérité et d’ailleurs le club va porter plainte ». Les images dénoncent les dires plutôt inconsidérés d’un président aux abois. Certes, tous les clubs sont concernés par la violence même si certains plus que d’autres (OL, OM). Mais les déclarations de Jean-Michel Aulas ne vont pas dans le sens de l’apaisement et vont provoquer de nouvelles secousses dans le monde du football…
Des solutions ?
Alors que faut-il faire pour que le calme revienne ? Déjà, que les responsables du football prennent leurs responsabilités plutôt que de nier et de rejeter la faute sur les autres… D’autre part, comme à Nice, les filets de protections peuvent être le début d’une solution tout comme l’isolement du parcage visiteurs de toute proximité ou possibilité de sortir de leurs tribunes. Après, l’interdiction de stade doit être la norme pour les supporters les plus violents, l’alcool n’excusant pas tout. En Angleterre, l’hooliganisme était tout aussi violent sinon plus. Ces mesures d’interdictions ont participé au retour du calme dans les tribunes qui sont ouvertes sur le terrain sans incidents. Le football doit rester un spectacle avec ses chants, ses banderoles, ses tifos… C’est le sport le plus populaire et il faut que ceux qui essaient de lui nuire, disparaissent des gradins.
Dernière minute ! La direction de l’OL a décidé d’interdire de déplacement ses supporters jusqu’à nouvel ordre… Cela ne devrait pas être suffisant pour calmer la colère du président de la FFF, Noël Le Graët. L’OL doit s’attendre à d’autres sanctions très lourdes comme le match perdu contre le PFC et d’autres mesures comme des amendes et des restrictions multiples, plusieurs matchs à huis clos, plus de supporters des Bad Gones ou de Lyon 1950 en tribune…
Pascal Gaymard
