FOOTBALL – La FFF : Trois hommes pour un fauteuil…

Et voilà, nous le savons maintenant, ils seront trois a priori sur la ligne de départ en mars prochain pour occuper le poste de président de la Fédération Française de Football (FFF) même si Luis Fernandez veut aussi monter son équipe.

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Aujourd’hui, les noms des trois candidats sont connus pour la présidence du Football français le 13 mars prochain : Noël Le Graët, le sortant qui briguera son 3ème mandat, Frédéric Thiriez, ex-président de la Ligue Française de Football (LFP) de 2002 à 2016, et Michel Moulin, l’outsider très proche du monde amateur via son ex-journal Paru Vendu. Les élections auraient dû avoir lieu le 15 décembre dernier mais le coronavirus a imposé un report de l’élection.

La polémique autour de Benzema
Michel Moulin, associé à Fabien Barthez et David Douillet, a fait du cas de Karim Benzema, l’un des axes de sa campagne. Pour lui, rien ne s’oppose à sa sélection en équipe de France. Frédéric Thiriez, lui, a apporté son soutien au sélectionneur, Didier Deschamps. Mais Karim Benzema n’est pas l’alpha et l’oméga de cette campagne. Ce qui est bien plus préoccupant, c’est l’état des finances des clubs professionnels et amateurs. Le crash de Mediapro qui avait promis 1 milliard et demi d’euros aux clubs fait courir un risque de mort subite à bien d’équipes, de la Ligue 1 au plus petit club amateur. Aujourd’hui, une quinzaine de clubs professionnels de Ligue 1 seraient au bord du gouffre, la totalité de ceux de Ligue 2. Alors dans ce contexte, combien de clubs sur les 15 000 que compte le monde amateur pourront-ils survivre ?

La situation financière inquiétante des clubs français
Le sortant, Noël Le Graët, devra prendre sa part de responsabilité dans la gestion des droits TV par la LFP qui a mis le football amateur au bord du gouffre. En croyant que les droits du championnat français étaient exponentiels, l’arrivée de Mediapro a été vécue comme une manne providentielle par les présidents de clubs. Mais la crise sanitaire, la désertion des publics des stades, la baisse drastique de la publicité, ont détruit le fragile équilibre de Mediapro. La chaîne Téléfoot et ses excellents journalistes continuent jusqu’à la fin du mois de janvier à retransmettre les matchs de Ligue 1 et 2, mais qu’en sera-t-il ensuite ? Aujourd’hui, l’appel d’offre pour reprendre les droits TV du foot français est de nouveau sur le marché. Mais qui aura les moyens de répondre aux attentes des clubs qui souhaitent le même niveau de rentabilité que celle proposée par Mediapro ? La voix de la FFF devra se faire entendre aussi sur ce dossier si sensible…

Quid de Canal+ ?
Le groupe Canal+ n’a pas oublié l’humiliation subie et les propos de certains responsables de clubs qui se félicitaient de l’éviction du partenaire historique du foot français. Son PDG, Maxime Saada ne veut pas mettre en danger l’équilibre financier de son groupe pour s’offrir les droits TV de la Ligue 1 et 2. Si Canal+ devait faire une offre, elle serait à n’en pas douter bien inférieure à celle de Mediapro. Frédéric Thiriez, avec ses soutiens Basile Boli et le journaliste Philippe Doucet, veut sauver le foot amateur « qui crie au secours ». Il veut dégager 40 millions d’aides d’urgence pour le monde amateur, financés par un Prêt garanti par l’État (PGE), remboursable sur 5 ans comme l’a fait le tennis. « Je m’étonne d’ailleurs que la Fédération ne l’ait pas encore enclenché » …

Michel Moulin veut décentraliser la FFF
De son côté, Michel Moulin, propose de rémunérer les présidents de ligues et de districts. « Il faut des gens qui prennent des décisions. Ça passe aussi par la décentralisation. Il faut moins de salariés à la Fédération à Paris, et donner ces moyens aux Ligues et Districts avec des éducateurs professionnels pour éduquer ceux des clubs, des gens pour aider les Districts à bien se gérer ». Et il ajoute : « Une Fédération n’a pas besoin d’avoir 300 personnes et 27 directeurs comme aujourd’hui. Ils font des choses bien pour l’équipe de France, mais ils ne sont pas assez bienveillants envers le foot amateur. Il faut s’occuper de ce qui ramène l’argent, certes, mais aussi de le redistribuer en bas… Le Président ne doit pas faire plus de deux mandats ». Et de conclure : « Moi, mon combat, c’est que le foot amateur ne meurt pas d’ici dix ans, parce que là, on y va tout droit ».

Pascal Gaymard

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