Durant 40 ans, elle a ébloui le cinéma en tournant avec les plus grands, elle succédera à Greta Gerwig qui ne laissera pas un grand souvenir, elle, sur la Croisette.
« Je suis au Festival de Cannes en 1985 »
Gageons que notre Juliette saura faire mieux pour récompenser les films qui méritent le plus un prix, et pas ceux réalisés par ses « amis »… Dès qu’elle a appris la nouvelle, elle a déclaré : « J’attends avec impatience le partage de ces moments de vie avec les membres du Jury et le public. En 1985, je montais les Marches pour la première fois avec l’enthousiasme et l’incertitude d’une jeune actrice ; je ne m’imaginais pas revenir 40 ans après dans ce rôle honorifique de Présidente du Jury. J’en pèse le privilège, la responsabilité et la nécessité absolue d’humilité ». Elle présidera cette 78e édition, celle qui avoue « être née au Festival de Cannes en 1985 » avec le film d’André Téchiné, « Rendez-vous »… En 2010, c’est un prix d’interprétation qui l’attend avec le film d’Abbas Kiarostami, « Copie Conforme ». Dernièrement, en 2023, elle était lumineuse dans « La Passion de Dodin Bouffant » de Tran Anh Hung où elle campait la femme cuisinière d’un chef de génie incarné par Benoît Magimel dont elle a partagé la vie à la ville…
L’héroïne du Patient Anglais ou de Mauvais Sang…
Juliette Binoche a inspiré des metteurs en scène tels que David Cronenberg, Krzysztof Kieslowski, Leos Carax, Olivier Assayas, Abel Ferrara, Claire Denis, Michael Haneke, Hirokazu Kore-eda, Amos Gitaï, Naomi Kawase, Hou Hsiao-hsien… mais aussi Bruno Dumont… Engagée, elle n’avait pas hésité à brandir au Festival de Cannes, le nom de Jafar Panahi, le réalisateur Iranien alors emprisonné… De sa filmographie, on se souvient qu’elle a été la muse de Leos Carax avec « Mauvais Sang » (1986), un pur chef d’œuvre ou encore « Les Amants du Pont-Neuf », puis un an plus tard, « L’insoutenable légèreté de l’être » de Philip Kaufman, « Fatale » en 1992 chez Louis Malle, la trilogie Kieslowski (Bleu/Blanc/Rouge), « Le Hussard sur le toit » de Jean-Paul Rappeneau, et sans doute l’un de ses plus grands rôles avec « Le Patient Anglais » (1996) d’Anthony Minghella. Dernièrement, elle était l’héroïne de « Ouistreham » d’Emmanuel Carrère. Que retenir ? Qu’elle a souvent jouer des femmes entières, amoureuses sans concession, jusqu’au boutiste… comme elle, sans doute. Quelle présidente sera-t-elle ? Réponse le 13 mai pour l’ouverture et le 24 mai pour le palmarès…
Pascal Gaymard
