Déclin et renaissance
Les mauvaises conditions climatiques, les ravages d’insectes particulièrement nuisibles, la paresse de certains particuliers à récolter leurs olives et aussi la concurrence d’huiles d’olive venues d’autres pays ont lentement et inexorablement contribué à réduire les quantités si bien que la famille Michel a été contrainte de fermer le moulin qu’elle exploitait depuis 7 générations. Mais bientôt, grâce au souci de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis (CASA) de préserver le foncier agricole afin de soutenir l’installation de nouveaux exploitants et de promouvoir une agriculture durable, la réouverture de ce moulin se profile à l’horizon afin de poursuivre une activité industrielle ancestrale.
Un moulin apprécié de tous
Depuis 1848, le moulin a traité plus de 60% de la production d’olives AOP des Alpes-Maritimes. Pressée et transformée, cette huile d’olive exceptionnelle a été primée à 17 reprises lors du concours national agricole. Considéré comme une institution pour son aspect pittoresque et son cadre provençal, ce lieu recevait de nombreux touristes et scolaires. Le président de la CASA, Jean Leonetti, l’a bien compris et a racheté le moulin pour 3,8 M€ soit 7300 m2 (dont 3200m2 de surface plancher). Nul doute que les particuliers auront à cœur de ramener leurs olives au moulin d’Opio.
Un calendrier bien établi
Si la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), Les Ferrages, qui gère déjà la production de légumes pour les écoles d’Opio et de Châteauneuf, devrait assurer la gestion du moulin en reprenant la macération des olives dès cet automne. Il faudra par contre attendre encore un peu pour la reprise des autres activités. Ainsi, l’ouverture du magasin de vente de produits locaux à la population et aux touristes devra attendre le premier semestre 2025. Quant à la mise en place des autres activités liées à l’animation et à la formation, elles ne sont prévues qu’à partir du 2ème semestre 2025.
Opération portes ouvertes
En cette fin de matinée, il y avait longtemps que ce moulin en sommeil n’avait pas reçu autant de visiteurs ! Tandis que dans la salle où l’on s’était réuni, on notait également la présence du député, Eric Pauget, de la sénatrice, Alexandra Borchio Fontimp, du président de la CASA, Jean Leonetti, maire d’Antibes Juan-les-Pins, et de plusieurs élus des communes voisines, Thierry Occelli d’Opio, et Emmanuel Delmotte de Châteauneuf. Ils ont tous plaidé en faveur de la réouverture prochaine de ce moulin ancestral en déclarant : « On ne pouvait pas abandonner », « c’est un enjeu de sauvegarde patrimoniale », « c’est un élément d’attractivité touristique. Et si pour Jean Leonetti, « l’agriculture est un vecteur d’enthousiasme », il a également la certitude que « ce qui est moderne, c’est l’ancien, remis au goût du jour ». Puis, c’est guidé par une personne qui connaît parfaitement les lieux, la dernière propriétaire, Christine Michel, que l’on a pu visiter une partie des autres salles du moulin. Nous avons ainsi découvert les machines visiblement en parfait état de marche et dans l’attente d’une reprise d’activité, salutaire.
Thierry Ollive