Il est rare de débuter l’année cinématographique par un authentique chef d’œuvre, l’un de ces films que l’on a envie de voir plusieurs fois, qui nous fait rester assis dans notre fauteuil bien après le mot « Fin » du générique, qui nous a procuré toutes les émotions que nous pouvons attendre du cinéma. EDMOND est de ceux-là, de ces films inoubliables qui longtemps vous hanteront. Est-ce l’interprétation délicieuse et subtile d’un Thomas Solivérés ? Est-ce le charme fou de la si belle Lucie Boujenah en passe de se faire un prénom ? Est-ce le talent de la mise en scène d’Alexis Michalik qui s’est octroyé au passage le rôle de Feydeau ? Est-ce les costumes, les décors, la musique… ? Est-ce l’histoire d’une pièce immense racontée par le prisme de la caméra investissant le théâtre dans ses moindres recoins ? Est-ce tout simplement le texte d’un Edmond Rostand, génie authentique, bien servi par des cabotineurs de premier ordre tels qu’Olivier Gourmet et Mathilde Seigner, tous deux se moquant ouvertement de leur statut de « stars » ? C’est tout cela EDMOND, une comédie qui vous tire des larmes et un drame qui vous fait rire aux éclats… A l’heure où les membres de l’Académie des César envoient leurs votes pour connaître les Nominés dans les différentes catégories, nul doute que le favori de l’édition 2020 est déjà connu : EDMOND bien sûr !
Pascal Gaymard
