CINÉMA – Maud Baignères : ETUGEN un documentaire médecine…

Il y a les films qui font du bien (en anglais, les « Feel good movies »), mais il y a aussi les documentaires « médecine » comme ETUGEN qui propose un tour de monde des chamans, guérisseurs, yogis.

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Aux commandes, Arnaud Riou aux commentaires, et Maud Baignères à la caméra, les deux font la paire. Après 7 semaines d’exploitation au cinéma Jean-Paul Belmondo (ex-Mercury) de Nice, ETUGEN s’est relancé avec la venue de Maud Baignères. Histoire d’une rencontre et retours sur un film qui nous fait entrer dans les états modifiés de conscience. Voyageons avec Maud et comprenons sa venue à Nice…

Le Petit Niçois :  Avez-vous un lien avec Nice ?

Maud Baignères : Un lien très fort. J’ai mon meilleur ami à Nice… Et de nombreuses connaissances. Je prépare un film documentaire sur les océans et cela va entrer en résonnance avec ce qui se passe ici sur le sujet (NDLR : Conférence des Nations Unies sur les Océans aura lieu à Nice en 2025). Vous avez la chance d’avoir à Nice, une femme comme Julie Gautier, l’apnéiste, sur laquelle j’ai fait un film. Nice est l’une des plus belles sensations d’immersion au monde. Quand on va se baigner dans la baie des Anges, on se dit qu’on a une chance inouïe d’habiter ici. J’habite depuis 4 ans à Arles, à 30 kms de la mer et des Saintes Marie mais là-bas, l’eau n’est pas la même… Ici, on entend les bulles d’oxygène. Les couleurs de l’arc en ciel se reflète dans cette ville…

LPN : Comment avez-vous rencontré Arnaud Riou, votre co-réalisateur ?

MB : Par l’intermédiaire de mon ami réalisateur, Marc de la Ménardière, qui a fait le documentaire, « En Quête de Sens » (passé au cinéma JP Belmondo). Je voulais faire un film sur des portraits de chamans et Arnaud Riou en étant un, cela était normal que je le rencontre. Ca s’est passé dans un café à Bastille à Paris. Il voulait faire le même film que moi, et après quelques heures de discussions, on a décidé de le faire ensemble.

LPN : Pourquoi ce goût pour le chamanisme ?

MB : A la suite d’un deuil… J’ai perdu une femme qui était comme une seconde mère pour moi. Elle a eu un cancer du cerveau et du jour au lendemain, il n’y avait plus rien, d’un coup. J’ai dû assumer toute cette tristesse tout en essayant de réconforter ses enfants qui sont comme des frère et sœur pour moi. Un jour, le livre d’Arnaud Riou, « Réveillez le chaman qui est en vous » est arrivé comme par magie sur ma table de nuit et il est devenu mon livre de chevet. Nous avons tous le potentiel d’un chaman en nous et ce livre m’a littéralement porté, il m’a changé la vie, et il m’a permis de surmonter cette épreuve. Le chamanisme ne m’a plus quittée.

LPN : Combien de temps pour faire ETUGEN ?

MB : Il nous a fallu 4 ans… Par manque de financements, nous avons fait appel à un crowdfunding, Kiss Bank. Cela nous a permis de partir en Mongolie, le début obligé de notre voyage. Nous avions convenu d’en faire un autre pour aller en Amazonie mais le confinement a bouleversé nos plans. Alors, Arnaud Riou et moi nous avons convenu que nous ne pouvions pas attendre encore… Il a eu cette idée lumineuse de faire venir les chamans d’Amazonie dans son Moulin de Beaupré à Soumaintrain en Bourgogne. On a fait un feu, et on les a filmés de nuit… avec en incruste les images d’Amazonie.

LPN : D’autres belles rencontres ?

MB : J’ai un lien étroit avec le Japon où j’ai grandi. Nous avons pu filmer le chaman japonais, KAZE. Je l’avais déjà rencontré dans des festivals sur le chamanisme. Maintenant, il me faut rencontrer Jan Kounen car avec Arnaud, nous voulons faire notre film sur l’Amazonie. Il veut aussi réaliser un film sur le druidisme et moi sur les océans. Les projets ne manquent pas.

LPN : Il va y avoir plusieurs ETUGEN… Un mot sur la photo magnifique ?

MB : Je travaille avec toujours le même directeur de la photo, Balthazar Morvan. On se connaît parfaitement, il anticipe mes désirs d’images. Il sait aussi improviser. En Mongolie, mes plus belles scènes, ce sont sans doute celles avec ce couple d’éleveurs. Nous n’avions pas de traducteurs mais on s’est compris. Les séquences avec les enfants sont particulièrement émouvantes.

Pascal Gaymard

Le film ETUGEN est toujours au cinéma Jean-Paul Belmondo de Nice. Séances le vendredi3 mars à 21h30, le samedi 4 mars à 18h20 et le mardi 7 mars à 19h15.

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