CINEMA : Jean-Paul Rouve… et 1917

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En ce début d’année, deux films sortent du lot. Tout d’abord, « 1917 » de Sam Mendes, un habitué des James Bond. Il signe un film sobre et lisse sur la 1ère guerre mondiale sur un scénario classique, le franchissement des lignes adverses par deux soldats pour prévenir d’autres de ne pas donner l’assaut  ce qui peut éviter un autre massacre dans une guerre qui a été une vraie boucherie où l’orgueil des Généraux aurait dû valoir quelques condamnations après guerre… L’austérité par moments de la mise en scène peut dérouter. D’autres y trouveront un sujet supplémentaire d’aimer un film sans stars. Loin tout de même des « Sentiers de la Gloire » de Stanley Kubrick ou de « Johnny s’en va en guerre » de Dalton Trumbo. Du bel ouvrage tout de même de la part de Sam Mendes.

Pour le cinéma français, « Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » est un très beau travail d’adaptation d’Arnaud Viard de plusieurs nouvelles d’Anna Gavalda dont il a fait un long métrage cohérent et particulièrement émouvant. On la doit avant tout à un Jean-Paul Rouve exceptionnel qui est de plus en plus beau et encore meilleur comédien en vieillissant. Il est le grand frère, devenu chef de famille en l’absence du père, par obligation ou nécessité. Mais tout le casting est remarquable : Alice Taglioni en femme de 40 enceinte et qui se rêve écrivaine, Aurore Clément en mère attentive et maladroite, Elsa Zylberstein dans son propre rôle d’actrice toujours sublime, Benjamin Lavernhe si bon… Le scénario est précis et extrêmement juste, les dialogues ciselés, la mise en scène discrète et efficace. Le propos bouleversera plutôt les quinquas car chacun pourra se reconnaître dans ces personnages si universels dans leurs questionnements. Un très grand film d’Arnaud Viard.

Pascal Gaymard