Combien de chances pouvaient-ils y avoir que l’œil du cyclone soit pile sur e département français de Mayotte ? Sans doute, « une chance » infinitésimale…
Polémique stérile…
Et pourtant… François Bayrou venait à peine d’être nommé que la catastrophe s’abattait sur l’île. Le 1er ministre, lui, a préféré aller présider son conseil municipal à Pau dont il reste maire, ayant conscience que son poste est plus que précaire. La polémique s’est immédiatement déchaînée… comme s’il n’y avait rien de plus urgent que François Bayrou soit à Mayotte plutôt qu’en France… Et qu’aurait-il fait sur place de plus que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et son homologue délégué à l’Outre-Mer, François-Noël Buffet, déjà présents ? Sa sécurité n’aurait-elle pas ajouter du désordre au chaos ? A Mayotte, il n’y a plus rien. Ni électricité, ni eau courante, ni infrastructures, ni routes, ni même de tour de contrôle de l’aéroport… Seule la piste est encore praticable. Mais tout cela n’est que des biens matériels…
Plusieurs milliers de morts ?
Le pire est à venir avec un bilan humain qui aujourd’hui s’apparente plus à de milliers de morts qu’à des centaines. Tous les habitats sommaires en flanc de colline qui était le refuge des immigrés clandestins ont disparu dans un torrent de boue. Les habitants sont restés jusqu’à la fin, et n’ont pas voulu rejoindre les abris comme les autorités les y inciter de peur d’être renvoyer chez eux et de tomber dans un piège. Dès lors, combien étaient-ils ? Au-delà, les toits se sont envolés, tout a été ravagé. Les clandestins seraient plus de 100 000 sur une population locale estimée à 320 000 quidams. Au-delà, que dire des pillages qui n’ont tardé à s’organiser ? Il faut 1600 policiers et gendarmes mobilisés pour faire cesser cette ignominie devenue maintenant un classique de ce type de catastrophe… Les tensions sociales vont se radicaliser suite aux pillages…
Des rafales à 200 km/h…
Les rafales de vent ont dépassé les 220 km/h et Chido serait le cyclone le plus terrible à avoir frappé le territoire de Mayotte depuis plus de 90 ans… Les services publics même en dur ont subi des dommages tout comme les commerces, l’hôpital, les écoles, dans la capitale Mamoudzou et encore pire à l’intérieur des terres. Les routes sont impraticables, les communications quasiment impossibles, des quartiers rasés… En 2019, le cyclone au dernier moment avait dévié de sa trajectoire ce qui pourrait expliquer la désobéissance de la population mahoraise suite aux injonctions et l’alerte de rouge à violet des autorités. Il va falloir tout reconstruire. Rien que pour le réseau d’eau potable, il faudra 600 millions d’euros et c’était une estimation d’avant Chido… Une vraie catastrophe et un bilan humain énorme.
Pascal Gaymard