Accueil À la Une CANNES : LE FESTIVAL COMME SI VOUS Y ÉTIEZ…Mercredi 7 juillet

CANNES : LE FESTIVAL COMME SI VOUS Y ÉTIEZ…Mercredi 7 juillet

Chaque jour, vous pouvez retrouver sur notre site : lepetitnicois.net, toutes les actualités sur le Festival de Cannes que vous pourrez vivre comme si vous y étiez. Atmosphère, ambiance, événements, et surtout films à voir dont il faudra retenir le nom pour les mois à venir et que vous pourrez retrouver dans votre cinéma. Cannes revient, ce 74e s’annonce comme un grand cru avec, comme l’a dit le délégué général, Thierry Frémaux, un an et demi de films à sélectionner…

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André Dussollier, Sophie MArceau, François Ozon & Géraldine Pailhas. Photo : Dominique Maurel

Le mercredi, le Festival démarre vraiment. Le système de réservation a « bugué », provoquant un rush de protestations. Dans les files d’attente, la colère est palpable. Personne ne comprend l’intérêt d’un tel système. Le propre du travail journalistique, c’est d’être libre de pouvoir faire ses interviews qu’il faut caler, d’écrire quand il le souhaite, et de voir les films dès que possible. Plus rien de tout ça. Seulement un énorme stress supplémentaire sur comment accéder aux salles… Alors, du coup, nous avons fui le Palais pour aller vers la Semaine de la Critique à Miramar pour ROBUSTE de Constance Meyer avec un Gérard Depardieu dans son propre rôle, si vrai dans son jeu, si authentique dans son rapport au cinéma, si taciturne vis-à-vis de son métier d’acteur. Déborah Lukumuena vue dans Divines, lui donne la réplique avec beaucoup d’aplomb. Un bonheur pour le spectateur et un honneur pour le critique de cinéma. Il en a été de même à la Quinzaine des Réalisateurs au Théâtre Croisette, avec OUISTREHAM d’Emmanuel Carrère où Juliette Binoche, écrivaine, s’immerge dans le quotidien des femmes de ménage à Caen, pour vivre leur travail harassant sur les Ferries. Elle veut leur rendre hommage et parler de la précarité en période de crise. Une démarche qui ne sera pas comprise par toutes… Certaines de ces vraies femmes de ménage sont plus qu’émouvantes et crèvent littéralement l’écran. Un très grand film. C’est encore à la Quinzaine que l’excellent documentariste, Frederick Wiseman s’est vu décerné un Carrosse d’Or récompensant sa carrière, rien de plus mérité pour le réalisateur entre autres, de La Danse, le Ballet de l’Opéra de Paris, Crazy Horse, National Gallery, Ex-Libris : The New-York Public Gallery, et dernièrement, City Hall.

Géraldine Pailhas, André Dussollier & Sophie Marceau. Photo : Dominique Maurel.

Il y avait aussi de belles choses en sélection officielle. Le regard de Charlotte Gainsbourg sur sa mère, Jane Birkin, dans JANE PAR CHARLOTTE, l’autre documentaire sur VAL Kilmer, forcément émouvant sachant que l’acteur qui a disparu des radars du cinéma, a été opéré d’un cancer de la gorge et parle via un tuyau en plastique. Ses enfants, présents dans la salle, ont recueilli la salve d’applaudissements pour un comédien jugé perfectionniste, voire difficile, et qui en fait, déteste la médiocrité d’un certain cinéma américain… Et puis, comment passer sous silence le François Ozon, TOUT S’EST BIEN PASSE, sur la fin de vie d’un père chouchouté par ses deux filles jouées par Géraldine Pailhas et Sophie Marceau, toujours aussi sublimes, face à un André Dussollier méconnaissable, victime d’AVC… Sans oublier Charlotte Rampling, Éric Caravaca, Hanna Schygulla et Gregory Gadebois, du très grand casting et un film tenu du début jusqu’à la fin, sans aucun temps mort, des comédiens tous extraordinaires dont aucun n’est superfétatoire dans le récit. François Ozon, de film en film, prouve qu’il est bien l’un des meilleurs metteurs en scène du cinéma français. Et oui, un prix d’interprétation chorale ne serait pas une injustice pour un tel film si maîtrisé.

Pascal Gaymard & Veronique Rosa
Photos Dominique Maurel

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