Calogero : Un retour gagnant

Après un passage intimiste en octobre, Calogero revient à Nice le 22 mars pour un concert à Nikaia. Avec nous, l’artiste évoque son dernier album « Liberté chérie ». Interview.

0

Le Petit Niçois : Comment est né ton dernier album Liberté chérie ?
Calogéro : C’est un album qui a été composé durant la tournée des Feux d’Artifice (ndlr : du nom de son précédent album sorti en 2014). Certains titres comme, Julie, Fondamental ou encore Liberté chérie, sont arrivés au fur et à mesure et sont devenus la matrice de l’album. Sans oublier Je joue de la musique, qui a été une des premières chansons composées.

L.P.N. : C’est pour cela qu’elle a été le premier single de l’album ?
C
: Non, rien à voir. Je ne choisis pas en fonction de la chronologie. En réalité, j’avais envie de revenir avec une chanson positive, joyeuse et lumineuse. Une chanson avec laquelle on tape du pied.

L.P.N. : On doit souvent te le dire mais cette chanson fait furieusement penser à celles de Michel Berger et France Gall. C’était volontaire ?
C.
: On me l’a déjà dit en effet. C’est un honneur pour moi. Après était-ce volontaire ? Je dirais oui et non. Michel Berger est un artiste qui m’inspire, comme je peux être inspiré par d’autres. Il fait partie de mes références françaises. Donc s’il y a des accents de Michel Berger dans cette chanson, cela vient sans doute de là.

L.P.N. : Pourquoi avoir choisi la chanson Liberté chérie comme titre de l’album ?
C.: Pour moi, la liberté est l’une des notions les plus belles que l’on puisse transmettre à nos enfants. Cette chanson parle des amoureux. On est dans un pays où les gens peuvent s’embrasser librement en public, c’est quelque chose qui peut nous paraître banal parce qu’on en a l’habitude, mais c’est extraordinaire.

L.P.N. : Avec Voler de nuit, n’est-ce pas une des chansons « politiques » de l’album ?
C.: Voler de nuit n’est pas une chanson engagée politiquement. C’est une chanson sur la paix et qui rend hommage à Saint-Exupéry. Si je suis parfois un chanteur engagé, c’est sur les problèmes sociaux qui m’ont touché, pas sur la politique.

L.P.N. : Certains titres de cet album évoquent aussi la nostalgie comme Fondamental, ou 1987. Quelle en est la raison ?
C.: Je suis d’accord pour 1987 qui a des pointes de nostalgie. Mais pas pour Fondamental. Cette chanson parle surtout du fait que l’on s’appuie sur des événements marquants de l’enfance ou des personnes que l’on a vu à la télé ou outre, et que ces personnes nous donne le bon chemin à suivre. Mais n’est-ce pas parce que l’on est tout petit qu’on a l’impression que ce sont des géants ? Je ne sais pas.

L.P.N. : Pourquoi cette chanson sur 1987 ?
C.
: C’est en 1987 que j’ai monté Les Charts (ndlr : son premier groupe qu’il monte en compagnie de son frère Gioacchino), c’est aussi l’année ou je suis monté à Paris. C’est une année importante pour moi.

L.P.N. : Tu es compositeur. Comment travailles-tu sur tes chansons ?
C.
: Je fais d’abord les musiques et ensuite je donne des thèmes aux auteurs. Après, c’est une sorte de ping-pong entre nous. On se renvoie les chansons. Mais, mes deux auteurs préférés, Marie Bastide et Paul Ecole commencent à bien me connaître.

L.P.N. : Justement, Marie Bastide est ta compagne dans la vie. Est-ce une difficulté ou une force ?
C.
: Je fais bien la différence entre le personnel et le privé. Si je reçois un bon texte de Marie, je me fiche qu’il soit d’elle ou pas, si le texte me plaît. C’est avant tout un auteur que j’admire.

L.P.N. : Comment fonctionnes-tu avec Paul Ecole ?
C.
: C’est un poète qui aime bien faire sonner le « yaourt anglais » que je baragouine et que je lui envoie. Mais toujours en le respectant.

L.P.N. : Tu as également travaillé avec ton frère, Gioacchino, sur certaines chansons de l’album …
C.
: Il a composé avec moi deux chansons de l’album qui sont Fondamental et Premier pas sous la lune. Dans tous mes albums, je compose la musique. Mais il y a en toujours deux ou trois, selon les albums, qui sont co-composées avec mon frère.

L.P.N. : L’album se termine sur Le vélo d’hiver. Un titre très différent des autres qui parle de la « Rafle du Vel’ d’Hiv ». Pourquoi cette chanson ?
C.
: Dans cette chanson, je me mets à la place du Vélodrome d’Hiver. De le faire parler, c’était quelque chose de très émouvant pour moi. On parle d’un lieu ou les hommes ont semé l’horreur alors que l’endroit était fait pour donner du bonheur. Je pense que le devoir de mémoire est très important. Petit à petit, les témoins disparaissent et lorsque l’on transmet des choses aux jeunes, on apprend et on avance aussi.

L.P.N. : Tu te définis comme un chanteur populaire. Mais pour toi, cela veut dire quoi ?
C.
: Si Julien Clerc, Jean-Jacques Goldman ou Michel Berger ont fait des enfants, musicalement parlant, et que j’en suis un, alors j’en suis très fier.

L.P.N. : Ce sont les références qui t’ont donné envie de faire de la musique ?
C.: Mes références sont avant tout anglo-saxonnes : Les Cures, Depeche Mode…etc. Mais mes références françaises, ce sont ces artistes oui. Et même si aujourd’hui, j’écoute plein de nouveaux talents français, cette génération dont on parle continue de m’inspirer bien sûr.

L.P.N. : La dernière fois que tu t’es produit à Nice, c’était au Palace le 16 octobre dernier. Tu reviens au Nikaia, la grande salle par excellence. Que ressens-tu ?
C.
: Ce que j’aime avec les grandes salles, c’est que cela me rappelle l’époque où j’allais voir mes idoles. Comme lorsque j’étais dans la fosse à Bercy pour voir the Cure. Et aujourd’hui, je me retrouve sur scène, à leur place, en faisant les mêmes salles ! Tu imagines ? Et en plus : ça me plaît ! Quand je monte sur scène, c’est mon rêve que je réalise !

Propos recueillis par Andy Calascione