Leur entraîneur, JD Jackson, s’est livré à L’Antibois à 10 matchs de la fin de la présente saison, juste avant les Play-Offs…
L’Antibois : Les Sharks ont connu des périodes de défaites consécutives dures à digérer. Comment l’avez-vous vécu ?
JD Jackson : Tout cela m’a paru très long… Les pauses des vacances nous ont été souvent fatales. Nous ne sommes pas revenus très concentrés. Contre Poitiers (59-77), chez nous, nous étions hors sujet comme à vichy où nous avons lourdement chuté 93 à 64. On a perdu notre dynamique, notre confiance, notre cohésion. Le doute s’est installé et les matchs sans rythme se sont installés. Nous avons enchaîné les défaites ,trois puis cinq, nous étions à côté de la plaque…
LA : Comment avez-vous géré cette période ?
JDJ : Nous avons beaucoup parlé. On a cherché des solutions, tous les joueurs étaient très frustrés. Dans ces moments, tout est très fragile : soit le groupe se redresse, soit il explose… Les mésententes se font jour. Et puis, il y a une étincelle… Face à Blois, à l’AzurArena, nous perdons à l’ultime minute, 71-74, le 28 février dernier. J’ai senti un mieux. Un groupe qui a du potentiel, qui retrouve de la confiance, de la cohésion, qui joue en équipe…
LA : Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ?
JDJ : Nous venons d’enchaîner trois victoires, dont deux à l’extérieur (à Evreux et St Chamond). En Pro B, toutes les équipes sont proches. Nous ne sommes pas larguées. Il reste 10 matchs, on peut, on doit, il faut y croire ! Notre but est d’accéder aux Play-offs, on jouera tous les matchs à venir à fond !
LA : Quel a été le déclic selon vous ?
JDJ : Ce groupe a du talent, j’y crois. Quand on est au fond du trou, on ne peut que se relever. Certains joueurs ont pété un câble, moi aussi ! On ne peut se relever que tous ensemble. Le déclic ? Peut-être avec ce match amical lors d’une trêve face à Fos-sur-Mer, une catastrophe ! Je ne me souviens même pas du score qui n’a pas d’importance. Je crois que lors du 1er quart temps, on prend un 18 à 2… En championnat, on les avait battus 95 à 91, le 4 février 2025. L’énervement était à son comble. Un ras-le-bol général. Nous avons été si minables, si ridicules ce jour-là… Nous avons décidé d’arrêter de nous donner des excuses, on s’est entraîné dur et cela a produit des effets…
LA : Et vous restez sur trois victoires. C’est fini la période de doute ?
JDJ : J’ai conscience que ce mieux est fragile… mais nous avons brisé la spirale de l’échec en l’emportant face à Hyères-Toulon, 79 à 72. On s’est libéré et relevé en retrouvant notre joie de jouer au Basket. Les joueurs-cadres se doivent d’être exemplaires surtout face aux jeunes sinon cela devient contagieux… Ils sont redevenus conquérants… Il y a deux mois, nous n’aurions pas pu remporter deux matchs consécutifs à l’extérieur. Notre destin est entre nos mains. Vichy sera un bon test ce samedi. C’est une équipe physique avec un jeu attractif, ils cherchent toujours le contact physique. Vichy fait une très bonne 2ème partie de saison, ils sont un peu comme nous et juste derrière au classement…
LA : Justement Vichy qui vous avez battu 93 à 66 à l’aller…
JDJ : Oui. Une catastrophe ce jour-là. Vichy est une équipe jeune alors que nous, nous avons des joueurs plus expérimentés. J’espère que nous aurons un esprit de revanche après un match aller, dur à digérer. Avec mon adjoint, nous avons été expulsés du banc par les arbitres lors de ce match. Là, on a envie de leur rendre la pareille.
LA : Après, ce sera un déplacement à Rouen le vendredi 28 mars…
JDJ : En début de saison, Rouen faisait partie des 2 ou 3 favoris. C’est aussi une équipe physique. Ils ont su garder leurs joueurs. Ils sont très efficaces et ne sont pas à leur place en étant 8ème au classement. Il faudra se méfier…
LA : Des espoirs ?
JDJ : Bien sûr ! La formation est très importante chez nous. Nos U18 sont en finale de la Coupe de France à Bercy fin avril face aux jeunes du Mans. Gaby Veras est leur leader. En demi-finale face à Dijon, il a marqué 32 points ! Il a été très bon aussi en quart de finale face aux jeunes de l’ASVEL… Il joue tous nos matchs à domicile. Nous ne sommes pas surpris, beaucoup de jeunes s’entraînent avec le groupe Pro. Nous avons un potentiel énorme avec eux. Donc, oui, j’ai des espoirs voire une espérance de monter en Pro A et de s’y maintenir grâce à eux, en partie.
LA : Êtes-vous un entraîneur heureux ?
JDJ : Je veux une saison aboutie, ne rien lâcher. Nous sommes repartis dans le sens. Il faut conserver cet état d’esprit jusqu’à la fin, il ne nous reste que 10 matchs avant les Play-Offs. Après, si nous sommes qualifiés, je serai un entraîneur heureux avec le sentiment du devoir accompli…
Propos recueillis par Pascal Gaymard
