D’emblée, pour ce quart de finale de Coupe de France, les entraîneurs avaient fait des choix forts afin de pallier les nombreuses absences de part et d’autre. Côté Olympien, Sampaoli avait choisi 4 défenseurs centraux dont Saliba à droite à un poste qui ne lui sied guère, Rongier en récupérateur devant la défense alors qu’il est plutôt un relayeur organisateur du jeu marseillais… Côté Azuréen, Galtier avait opté pour Daniliuc à droite suite au forfait d’Atal et de Lotomba, Thuram en électron libre au milieu avec comme récupérateurs, la paire Rosario/Schneiderlin laissant Lemina sur la touche… Mais surtout Kluivert positionné à droite avec devant une autre paire, Gouiri/Delort.
Gouiri et Kluivert donnent l’avantage à Nice à la mi-temps
Est-ce la présence dans les tribunes du sélectionneur national, Didier Deschamps ? Le match est parti tambour battant avec des Marseillais agressifs qui voulaient se mettre à l’abri. Et à la 3’, cela a été chose faite d’une manière qui pose encore la question de la VAR puisque Milik sur l’action est bien hors-jeu. Après la balle revient sur Under qui frappe comme au billard, le ballon est dévié par Bulka mais heurte Bard qui marque contre son camp. Après un tel coup du sort, nous pouvions craindre que le fragile arrière gauche, très maladroit ces derniers temps, ne passe une nouvelle fois à côté de son match. Que nenni ! Il était dit que ce jour serait écrit en Rouge et Noir. Car 7’ plus tard, Thuram sert Delort qui lance Gouiri… Ce dernier fait un crochet avec petit pont sur Balerdi pour marquer dans le coin droit des buts de Pau Lopez, titulaire même en Coupe… Mandanda étant toujours sur le banc. A 1 à 1, le match s’emballe. A la 21’, Kluivert élimine Gerson et Luan Perez et croise juste un peu trop sa frappe frôlant le poteau du gardien marseillais. Mais ce n’est que partie remise. Dans une ambiance de feu, Rosario s’arrache, sert Schneiderlin qui trouve Gouiri. Ce dernier décale Delort dont le centre précis permet à Kluivert, 1m72, de reprendre la balle de la tête et de battre Pau Lopez, 2 à 1 pour Nice ! Juste avant la mi-temps, à la 42’, un centre du turc, Under, pour Payet n’était pas passé loin de la cage de Bulka, le gardien de Nice.
Le festival de Nice…
En tribune, les Payet et Guendouzi (dont on peut se poser la question de la présence en équipe de France) n’étaient pas oubliés par les supporters Niçois se souvenant des bouteilles d’eau relancées dans les tribunes par les deux joueurs … A chacune de leur intervention, ils étaient copieusement sifflés. Sampaoli avait bien compris à la mi-temps que ses choix désastreux n’étaient pas les bons. Balerdi, complétement à côté de la plaque, avait été remplacé par la recrue, Bakambu. Un attaquant contre un défenseur, il y avait de l’envie de revenir au score côté OM… Mais c’était sans compter avec l’infernal lutin Niçois, Justin Kluivert qui à la 49’, sur une combinaison Gouiri/Delort, du pied droit, trouve la lucarne de Pau Lopez : splendide ! 3 à 1 pour Nice ! Et même si à la 53’, Bakambu a vu sa frappe déviée de la fesse par Bulka, il n’y avait plus qu’une équipe sur le terrain… A la 58’, Schneiderlin met en orbite Delort qui élimine Caleta-Car et tire, le gardien marseillais dévie. Et puis, à la 64’, Kluivert de son nouveau côté droit, expédie le centre parfait pour Delort qui bien que gêné par Saliba, reprend en demi-volée la balle qui lobe Pau Lopez : 4 à 1 ! Le bonheur est partout dans le stade, y compris sur le visage du président niçois qui n’avait guère apprécié les propos peu aimables de son homologue marseillais lors du sinistre match du mois d’août…
Kluivert : Vers la levée de son option d’achat ?
La fin du match est un festival de Nice ! Tous sont à féliciter et ont su se ressaisir après leur non-match contre Clermont. Bulka a fait preuve d’une belle sureté, la doublure de Benitez ne démérite pas depuis plusieurs matchs ; Daniliuc est le Monsieur à tout faire du Gym en défense, il a semblé plus à l’aise à droite contre l’OM qu’au centre contre Clermont ; Dante a été partout, colmatant ici, taclant là, replaçant toujours ses hommes, « le commandante » est la pièce tournante de cette équipe, son sage aussi ; Todibo forme avec lui, l’une des meilleures défenses centrales de France et contre l’OM, il aurait pu, dû aussi rendre une copie encore plus brillante si sa tête à la 58’ avait été mieux cadrée… ; Bard qui a tant déçu contre Clermont, s’est bien relevé après son coup du sort de la 3’ pour mettre le feu dans son couloir gauche ; Rosario a été énorme en récupérateur à l’origine de l’action du 2ème but de Nice remplacé justement car cuit par Lemina à la 74’ ; Schneiderlin n’a rien lâché depuis le début de la saison alors qu’il était non titulaire, il a travaillé, démontré un état d’esprit exemplaire, et a sorti une prestation tonitruante contre Marseille avec une implication sur deux buts de son équipe et une omniprésence au milieu, étouffant ses homologues olympiens ; Thuram a tout fait bien, prouvant son volume de jeu face à la médiocrité d’un Guendouzi (N’est-ce pas Deschamps?) remplacé à la 82’ par Claude-Maurice auteur d’une belle rentrée et qui mériterait d’avoir sa chance sur un match entier ; Gouiri a fait un festival dans la défense de l’OM lors de l’égalisation, il a bien défendu aussi, bien combiné avec Delort, toujours bien placé, lui aussi a tapé dans l’oeil de Deschamps… ; Delort a été aux antipodes de son match contre Clermont, deux passes décisives, un but, sorti à la 78’ sous l’ovation du public ; enfin Kluivert a dû finir le match dans les bureaux en droite ligne avec la Roma… Nice devrait lever son option d’achat de 14 millions d’euros tant le lutin Néerlandais a brillé contre l’OM avec 2 buts et 1 passe décisive…
Un tirage favorable mais méfiant contre Versailles…
Il appartient à cette équipe désormais d’être plus constante, présente, combative en championnat pour retrouver sa 2ème place synonyme de Ligue des Champions sans tour préliminaire. Samedi 12 février à Lyon, Dimanche 20 février contre Angers, Dimanche 27 février à Strasbourg, et enfin contre le PSG début mars. En attendant, Didier Deschamps, le sélectionneur, est devenu la coqueluche des Niçois (« Ils vont m’aimer » a-t-il déclaré après le tirage) pour avoir sorti la boule de Versailles alors que Nice n’avait pas été gâté par les tirages jusqu’à présent. Il faudra tout de même être méfiant pour ne pas tomber dans le non-match de Clermont et se croire déjà au Stade de France… Monaco devra se rendre à Nantes pour accéder au Stade de France dans une finale, le 8 mai prochain… Est-ce qu’Ineos aura droit à son premier trophée avec l’OGC Nice ? Ce ne serait que justice au vu des investissements et des moyens donnés au Gym. Reste au public d’être toujours présent tant l’Allianz doit devenir un lieu où il sera désormais très difficile de prendre des points. En attendant, les Marseillais ont pris une correction sans pouvoir déserter le terrain cette fois-ci…
Pascal Gaymard
