Agnès Varda, un Visage disparaît…

Lors du dernier Festival de Cannes, Agnès Varda avait joué le rôle de marraine pour les 80 femmes réalisatrices qui avaient monté les Marches pour inciter à plus d’égalité salariale hommes/femmes dans le cinéma.

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A 90 ans, Agnès Varda, l’une des égéries de la nouvelle Vague, a tiré sa révérence. Lors de l’un de ses derniers films, « Visages, Villages », avec le photographe JR, elle avait ému la France entière, notamment lors de sa non-rencontre avec Jean-Luc Godard… Le doc avait était sélectionné au festival de Cannes, aux César et aux Oscars.

César, Palme d’Or, Oscars…
A la clé une ultime nomination aux César, Académie qui lui avait octroyé un César du Meilleur documentaire en 2009 pour Les Plages d’Agnès. Les Oscars aussi lui avait rendu  hommage en 2017 avec un César d’Honneur pour l’ensemble de son oeuvre. C’était qu’une juste récompense pour celle qui avait réalisé des films importants comme Cléo de 5 à 7, Ulysse, La Pointe courte, ou encore Sans Toit ni Loi Lion d’Or à Venise en 1985 à la Mostra de Venise… En 2015, le Festival de Cannes lui avait octroyé une Palme d’Honneur. La doyenne du cinéma Français, aussi photographe, documentariste et plasticienne, avait une image incroyable dans le monde du 7ème Art. Une icône que sa coiffure particulière avait rendu mythique… C’était un visage et un charisme exceptionnel…

 

Demy, Rosalie et Mathieu…
A son compagnon de 30 ans, Jacques Demy, décédé en 1990, elle a consacré une trilogie, avec « Jacquot de Nantes », « Les Demoiselles ont eu 25 ans », et « L’Univers de Jacques Demy ». Lors du dernier Festival de Berlin, elle avait présenté « Varda par Agnès » qui a des allures, a posteriori, de film testament. Son fils, Mathieu, est devenu acteur et sa fille, Rosalie, gère les films de ses parents dans Ciné-Tamaris. Et ils pourront toujours diffusés des rétrospectives avec tous les films engagés d’Agnès Varda tels que « Salut les Cubains » (1963) ou « Black Panthers » (1968) et le film collectif « Loin du Vietnam » (1967). C’était les années 60, certains croyaient à Mao, d’autres à Staline… On la préférera féministe dans « L’une chante, l’autre pas » (1977) sur l’avortement. Varda, c’était aussi la poésie, un regard, une intention filmique que « Visages, Villages » a magnifié. Une grande dame nous a quittée.

Pascal Gaymard