Les ex-meilleurs amis d’hier sont devenus l’un pour l’autre, le meilleur des ennemis…et manifestement tous les coups seront permis.
Christelle d’Intorni répond à Renaud Muselier…
Attaques intuiti personae sur la famille d’Éric Ciotti, tags insultant pour la famille du député UDR, Bernard Chaix, proche du candidat, dénonciations croisées de journaux de campagnes, fichiers présumés illicites… et, visiblement, cela ne fait que commencer. Eric Ciotti a fait sa rentrée politique comme à son habitude sur le pré de Levens devant 3500 participants, Christian Estrosi l’a précédé au Jardin Albert 1er de Nice devant 6200 convives… L’avant-veille, Christian Estrosi n’avait voulu rien dire sur la déclaration de candidature sur TF1 de son ex-ami Éric. Il est vrai qu’il avait en la personne du président de la Région PACA, Renaud Muselier, un « sniper » de service. Ce dernier n’a pas hésité à le qualifier de « petit qui gesticule, Iznogoud »…ce à quoi la députée Christelle d’Intorni à Levens a répondu « qu’un maire courageux n’aurait pas besoin de faire appel à un kéké marseillais vulgaire pour le défendre ». Côté parlementaire, la balance penchait naturellement à droite vers Eric Ciotti avec Christelle d’Intorni, Bernard Chaix, tous deux UDR, mais aussi Alexandra Masson, Bryan Masson et Lionel Tivoli, tout trois RN.
Arguments de campagne…
La bataille des réalisations a été au centre des discours des deux protagonistes. Pour le maire de Nice, Christian Estrosi, le sommet des Océans, la coulée Verte, l’arrivée du Tour de France, le tramway, l’hôtel de police, l’extension du centre hospitalier Pasteur…. Auquel Eric Ciotti a répondu en assurant que lui, maire, il annulerait la hausse de 25% de la taxe foncière, qu’il doublerait les effectifs de police municipale, qu’il exigerait une nouvelle prison, et qu’il instaurerait 2 heures de stationnement gratuit en ville. Et « je retirerai ce lion hideux de la place Garibaldi ». Il n’a pas fait allusion aux 17 poursuites judiciaires qui planent sur Christian Estrosi dont celle sur le Grand Prix de France, sujet qu’il a souvent abordé dans ses prises de parole comme la démolition « inacceptable » du Théâtre National de Nice, de l’Acropolis, du bowling, « autant de réalisations de Jacques Médecin auquel je veux rendre hommage », saluant la présence de sa fille, Martine, dans le public.
Macron au centre des débats…
La campagne sera rude et s’apparente déjà à une guerre de positions. D’un côté, le maire actuel, se félicite d’avoir pu obtenir des crédits et des événements grâce au président de la République, Emmanuel Macron. Christian Estrosi s’est qualifié « de meilleur négociateur possible quelle que soit la couleur politique avec l’Etat et le gouvernement, avec les administrations, pour l’intérêt des niçoises et des niçois ». Et d’ajouter : « Vaut-il mieux qu’on accueille des événements ici à Nice avec toutes les retombées économiques et l’emploi qui vont avec ou qu’on les laisse partir à Paris ou ailleurs ? ». Et de conclure : « J’ai 350 000 raisons de me battre tous les jours » faisant référence au nombre d’habitants de Nice. De l’autre, le député UDR appelle ses anciens amis LR à ne pas voter la confiance au gouvernement Bayrou le 8 septembre prochain. Eric Ciotti a qualifié Macron « de pire président de la Vème République ». Et d’exhorter : « Revenez à la Maison ! C’est ici à l’UDR qu’il y a ces valeurs de droite héritées du gaullisme ». Enfin, il en a appelé à la démission du président », seule solution pour sortir de la crise ». La campagne ne fait que commencer…
Pascal Gaymard
