ÉCONOMIE – Dossier Pôle Alpha : Pose de la 1ère pierre

Le Pôle Innovation ou Maison de l’Innovation de Sophia Antipolis a désormais un nom et un logo qui ont été dévoilés en présence de toute la classe politique et entrepreneuriale de la Région Sud PACA, du Département 06, de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis (CASA) et de nombreux chefs d’entreprises, dont beaucoup de la Technopole.

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La visite du chantier a été à la hauteur des promesses entrevues lors de la présentation du site appelé à devenir l’épicentre de la recherche et de l’innovation de Sophia Antipolis.

Un bâtiment autonome

Le bâtiment sera construit en forme de « U » sur un espace de 8500m2 et va devenir « une vitrine exceptionnelle pour la sphère business et innovation à l’échelle internationale. ALPHA sera le reflet de notre savoir-faire et de notre capacité à attirer, à soutenir les entreprises de demain tout en favorisant la fertilisation croisée entre les acteurs via des synergies inédites entre recherche, innovation, entrepreneuriat et collectivité. C’est un lieu où les technologies de pointe, la créativité et les talents se rencontreront pour façonner l’écosystème du futur ». Difficile d’ajouter quelque chose de plus après les propos du président de la CASA, Jean Leonetti, maire d’Antibes Juan-les-Pins. Car ce site sera exemplaire à plus d’un titre. Tout d’abord, 32 sondes géothermiques, plantées à plus de 110m de profondeur assureront 100% du chauffage du bâtiment en l’hiver et 83% du froid en été. Les 400m2 de panneaux photovoltaïques pourront subvenir à tous les besoins électriques du Pôle ALPHA et 30% des postes de travail.

Un exemple environnemental

Mais ce n’est pas tout. Les 43 000m3 de terre de déblais ont été réutilisés sur site ou ont permis de façonner les pistes DFCI accès pompiers ou Force 06 des 90% des surfaces boisées de Sophia. Raphaël Leroy de GCC Côte d’Azur n’en finit plus de s’enthousiasmer sur ce chantier. Outre sa conception architecturale intelligente avec des circulations horizontales par des coursives extérieures faisant office de protections solaires, les ouvertures en façade la nuit permettront de refroidir le bâtiment sans utiliser de climatiseurs. Sur son sommet, des terrasses végétalisées donneront une vue panoramique qui englobera la forêt toute proche, libre d’accès. Les ouvertures en façade Est & Ouest seront protégées par des brise-soleils pilotés par gestion automatique. L’isolation est optimale avec une seconde peau en plaquettes de terre cuite protégeant les façades et un bardage extérieur assurant une meilleure ventilation du bâtiment.

Deux labels en vue

Avec toutes ces avancées, « uniques dans la construction d’un bâtiment » selon Raphaël Leroy de GCC Côte d’Azur, deux labels seront sollicités : le BDM (Bâtiment Durable Méditerranéen) niveau Argent, et le BREEAM niveau « Very Good », une certification britannique. Le Pôle ALPHA comprendra aussi un amphithéâtre de 120 places et un parking de 240 emplacements qui est déjà construit sans être encore opérationnel puisque la livraison des lieux est prévue pour le 4ème trimestre 2025. En attendant, le Pôle ALPHA sera en attente. Son nom a fait l’objet d’un long cheminement mais il s’est imposé naturellement. ALPHA, c’est la première lettre de l’alphabet grec, quoi de plus normal pour une cité grecque comme Antipolis… et qui est de surcroît invite au commencement de quelque chose de grand. C’est aussi selon Jean Leonetti, « l’étoile qui brille le plus dans une constellation »… comme Sophia Antipolis.

Pascal Gaymard

Sophia au centre du monde en 2026

En toute fin d’inauguration la nouvelle des nouvelles est tombée comme pour rendre ce 1er octobre 2024 encore plus inoubliable.

La technopole a été en finale pour accueillir en 2026, la Conférence mondiale de l’International Association of Science Parcs (IASP).

L’IASP consacre Sophia Antipolis

C’est une consécration énorme pour Sophia Antipolis qui était en lice lors de la dernière édition fin septembre 2024 de l’IASP au Kenya, face à des poids lourds tels que Dhahran (Arabie Saoudite) et Edmonton (Canada). Mais Sophia détenait tout de même le titre de la première technopole d’Europe. Cette première candidature (pour un collectif créé il y a 40 ans) aurait fait la joie de son initiateur, le sénateur, Pierre Laffitte, qui nous a quittés le 7 juillet 2021… La Fondation Sophia Antipolis et les collectivités locales sont allées unies au combat et elles ont gagné. Jean Leonetti, Jean-Pierre Mascarelli, président du SYMISA (Syndicat Mixte pour l’Aménagement et l’équipement du plateau de Valbonne de Sophia Antipolis) et Alexandre Follot, directeur du SYMISA et celui de la Fondation, Philippe Servetti, sont tous à féliciter.

400 membres de 80 pays

Lors de cette Conférence, 400 membres représentant les parcs scientifiques de 80 pays seront présents. Cela constitue une opportunité inimaginable pour Sophia qui pourra initier des partenariats et des retombées économiques énormes. Il faut savoir que l’IASP est « le réseau mondial dédié au développement de l’économie par l’innovation, l’entrepreneuriat, et le transfert de connaissances et de technologies ». En remportant cette prestigieuse compétition pour l’organisation de cette conférence, Sophia Antipolis est en passe de devenir le leader mondial de l’innovation technologique, propre à attirer les talents et les entreprises de demain…

Pôle ALPHA : les réactions et discours…

Il y avait un monde fou pour la pose de la 1ère pierre du Pôle ALPHA de Sophia Antipolis avec toutes les collectivités représentées.

Le premier à prendre la parole a été l’un des artisans « historiques » de Sophia Antipolis, au sein du SYMISA, soit Jean-Pierre MASCARELLI, président délégué, qui a fait Sophia aux côtés du Sénateur, Pierre Laffitte : « Je représente le canal historique et je tiens à remercier Jean Leonetti qui a toujours œuvré pour la technopole. Avant ce nouveau site, c’est le CICA qui faisait office de Pôle Innovation avec le soutien de la Fondation. Le Business Pôle va continuer à exister et fera des missions complémentaires au Pôle ALPHA. Le SYMISA a pu, grâce à Jean Leonetti, continuer à fonctionner bien que sa mission d’aménagement était terminée. Ce Pôle ALPHA sur un terrain du Département situé à côté de SophiaTech, cela a du sens et prouve que tout le monde œuvre dans le même sens pour faire de Sophia, le site d’excellence qu’elle est et qu’elle restera ».

Pour le directeur général du SYMISA (également DGA à l’Agglo et à la Ville d’Antibes), Alexandre FOLLOT, Sophia fête « ses 55 ans depuis sa création en 1969. Aujourd’hui, la technopole, c’est 2500 entreprises, 44 000 emplois avec 1700 créations en 2023, 80 nationalités, 2400 ha, 6 milliards d’€ de chiffre d’affaires, 4500 chercheurs, 230 entreprises à capitaux étrangers, 80% dans le domaine numérique… Le Pôle Innovation est un projet vertueux et sera un atout primordial pour le développement de Sophia Antipolis ».

Le président du groupe GCC, François TESTE DU BAILLER, assure : « Nous avons 300 à 400 chantiers en France mais celui-ci est particulier. Tout est intelligent dans la relation sur ce projet qui est le premier avec autant d’engagements techniques et innovants ».

Le directeur d’EURECOM, Daniel GESBERT, a précisé : « Notre école est européenne avec 80% de professeurs internationaux. Nous sommes la seule école qui forme ses ingénieurs en Anglais dès la première année. Nous faisons partie du groupe de l’Institut Mines-Télécom (IMT). Notre expertise est en cybersécurité, en Intelligence Artificielle, en réseaux du futur. Nous avons vocation à préparer nos étudiants à créer leurs start-ups ».

Le président de la CASA et maire d’Antibes Juan-les-Pins, Jean LEONETTI, est aussi président du SYMISA et de la Fondation Sophia Antipolis. C’est lui qui a présenté le nouveau logo et le nom : Pôle ALPHA. Il a évoqué « un projet municipal, communautaire, départemental et régional et je remercie Renaud Muselier pour son soutien. L’État aussi qui a inscrit via Bruno Le Maire, Sophia dans le plan de relance. Le Pôle Numérique de demain continue de se développer ici aujourd’hui. La Maison de l’Intelligence Artificielle doit être vulgarisée et crédibilisée en travaillant à la fertilisation croisée Enseignement supérieur/Entreprises/Laboratoires comme l’INSERM, l’INRIA, le CNRS… Le Département 06 avec son président, Charles Ange Ginésy, a été un partenaire essentiel pour redonner son leadership à Sophia. Et quand Sophia va bien, Cannes, Grasse et Antibes vont bien. Je remercie les équipes de la Fondation dirigée par Philippe Servetti pour tout le travail effectué pour que la conférence de l’IAST se déroule à la technopole en 2026. Ici, on sait travailler en équipe ».

Le président du Département 06, Charles Ange GINESY, est allé dans le sens de Jean Leonetti : « Le Département n’a jamais raté l’un des rendez-vous à Sophia Antipolis. De Jacques Médecin à Francis Palmero, Charles Ginésy, tous ont épaulé le rêve du sénateur Pierre Laffitte de créer la 1ère technopole d’Europe. Le CICA a été une belle époque, mais nous avons changé de sujet et de braquet. Nous avons offert le terrain contre un espace de 400m2 pour notre Maison départementale de l’Intelligence Artificielle. Nous avons financé le campus STIC qui a donné SophiaTech. Nous avons eu de beaux projets ensemble comme Sophia Summit. Une relation de confiance et de compréhension s’est établie ».

Le président de la Région Sud PACA, Renaud Muselier, a avoué : « Chaque fois que je viens ici, ça me coûte 10 à 20 M€… Nous avons 4 centres d’innovation dans la Région. Ici, c’est notre premier fleuron que nous avons signé avec l’État dans le plan de relance. La cybersécurité, l’Intelligence Artificielle, les Réseaux sont des secteurs d’avenir ».

Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues MOUTOUH, a déclaré : « C’est la 2ème fois que je viens à Sophia en 15 jours. Je suis heureux et fier. À Sophia Antipolis, il se passe toujours quelque chose. Sur ce campus qui symbolise la France qui gagne, il y a 6000 étudiants. C’est le symbole de la réussite époustouflante parce qu’elle colle aux technologies du futur. Selon Mario Draghi, il faudrait investir 800 milliards d’€/an pour être au même niveau que les États-Unis et la Chine, soit 5% du PIB de l’Union Européenne. Je suis résolument optimiste… ».  

Qui sera logé au Pôle ALPHA ?

Sur 8500m2, il y aura pour les entreprises, une pépinière et un hôtel ainsi qu’une Maison de l’Intelligence Artificielle du Département 06. Mais aussi 4 incubateurs structurants : TechForward en soutien aux start-ups sur l’IA et la cybersécurité, Provence Côte d’Azur un accompagnement sur les biotechnologies, Les DéCCIdeuses pour soutenir les femmes entrepreneurs, SKEMA Ventures en soutien aux étudiants de SKEMA Business School.

Les associations et clubs d’entreprises seront partie prenante dans le Pôle ALPHA.

Pour l’accompagnement public, la Fondation Sophia Antipolis et le SYMISA seront présents sur le site.

Pour l’enseignement, EURECOM sera présente, délaissant ses locaux trop exigus de SophiaTech, où cette école spécialisée en Intelligence Artificielle et en cybersécurité pourra se développer.

Côté loisirs et convivialité, un restaurant et un café-bar.

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