Par Mathilde Vignal – Photos Dominique Maurel
Cannes, jour 4 : Thriller social et étoiles discrètes
Quatrième jour sur la Croisette, et le Festival continue de nous surprendre par la diversité et la densité de sa sélection.
Tout d’abord, Dossier 137 de Dominik Moll s’impose comme un thriller policier particulièrement réussi, présenté en compétition officielle. Le film s’empare avec justesse d’un sujet brûlant : la violence policière lors des manifestations des Gilets jaunes. Léa Drucker y incarne, avec brio, Stéphanie, une enquêtrice de l’IGPN confrontée à un dilemme moral puissant lorsqu’elle découvre que la victime vient de sa propre ville. La mise en scène sobre et efficace de Moll, alliée à une narration précise, offre une immersion saisissante dans les mécanismes complexes et parfois opaques de l’institution policière.


J’ai voulu poursuivre au-delà du film en allant à conférence de presse. Durant celle-ci, le réalisateur a insisté sur la volonté de ne pas juger mais de regarder en face les tensions internes, entre devoir et loyauté. Léa Drucker a, quant à elle, partagé son engagement à incarner cette histoire aussi nécessaire qu’actuelle.
À l’opposé, le film Sirat d’Oliver Laxe m’a laissée perplexe. Malgré une ambition, ce film m’a échappé, j’ai eu du mal à saisir l’intérêt de son propos et à me connecter aux subtilités d’un scénario trop obscur à mon goût. Parfois, le mystère n’est pas toujours un allié dans une narration.
Côté ambiance hors salle, je ne peux m’empêcher de noter un changement : l’an dernier, j’avais croisé un défilé quasi permanent de stars dans les rues, impossible de les rater. Cette année, moins d’apparitions flagrantes, ou peut-être que je les reconnais moins, mais on en croise tout de même. J’ai même entendu dire que Bradley Cooper, discret mais toujours présent, aurait été aperçu dans une boutique officielle du Festival, achetant une affiche de cette 78e édition. Les petites merveilles du Festival…
Jour 4 à Cannes, c’est donc un savant équilibre entre films qui questionnent, œuvres qui déconcertent, et un microcosme glamour toujours en mouvement. Le Festival poursuit sa danse, avec ses surprises, ses ombres, et toujours ce souffle particulier qui nous donne envie d’y revenir demain.
