Par Pascal Gaymard – Photos Dominique Maurel
Samedi 17 Mai : NOUVELLE VAGUE en Palme d’Or ?
Un appel téléphonique de Victor de France 3 Côte d’Azur. C’était prévu mais avant le Festival. Il s’agissait de me suivre durant une journée. Pourquoi pas ? Cela pourrait être amusant… De la salle Debussy à celle dédiée à Bunuel en passant par le Grand Auditorium des Frères Lumière, ou la salle Agnès Varda, nous voilà partis pour un périple au cœur du 7ème Art où André Bazin aurait aussi pu être convié… Après un beau film d’animation, ARCO, il faut enchaîner avec un film plus noir, THE CHRONOLOGY OF WATER de Kristen Stewart. Pari réussi pour cette actrice au fort tempérament qui a trouvé dans l’histoire de cette championne de natation, Lidia Yuknavitch, abusé par son père, un écho à ses propres tourments. Imogen Poots entre dans la peau, le cœur et l’esprit de la championne pour en capter tous les recoins les plus sombres. Une belle réussite pour l’héroïne de Twilight devenue une grande réalisatrice. Toujours avec Victor dans le sillage, nous voilà aux portes du Grand Auditorium Lumière pour RENOIR, de Chie Hayakawa qui dirige une fillette de 11 ans, Yui Suzuki, qui est laissée libre de ses mouvements entre un père hospitalisé et une mère absente. Le film a tendance a tourné un peu en rond sans jamais capter notre attention… Tout le contraire avec NOUVELLE VAGUE de Richard Linklater (Boyhood) qui revient sur le tournage d’A Bout de Souffle de Jean-Luc Godard, film culte s’il en est. Le réalisateur joue la carte de comédiens inconnus mais qui ressemblent à s’y méprendre à leurs illustres aînés : Jean-Luc Godard est Guillaume Marbeck, Jean Seberg est Zoey Deutch, Jean-Paul Belmondo est Aubry Dullin, Georges de Beauregard est Bruno Dreyfürst, François Truffaut est Adrien Rouyard, Pierre Rissient est Benjamin Cléry, Raoul Coutard est Matthieu Penchinat, Claude Chabrol est Antoine Besson, Juliette Gréco est Alix Bénézech… Tout le vivier des Cahiers du Cinéma et de la Nouvelle Vague revit sous l’œil avisé d’un Richard Linklater, méticuleux voire perfectionniste. Ce film parle de cinéma, aura-t-il la Palme d’Or ? Nous le souhaitons… A cet instant, il faut enregistrer l’émission quotidienne pour Agora Côte d’Azur qui sera rediffusée trois fois dans l’après-midi et reprise par plusieurs dizaines de radios libres. Victor est toujours là, attentif, posant quelques questions sur les anecdotes que l’on ne manque pas d’avoir en plus de 35 ans de Festivals de Cannes.



Retour à Debussy pour ORWELL : 2 + 2 = 5 de Raoul Peck, un brillant documentariste qui s’introduit analyste politique du camp du bien et du mal. C’est quand il retrouve son sujet, Orwell, qu’il est le plus pertinent… Pour finir, la journée et un dernier mot à Victor, il fallait un film de la Compétition, DIE MY LOVE de Lynne Ramsey (We Need to Talk Kevin…) qui n’a pas été bien accueilli par le public .Pourtant, Jennfier Lawrence se lâche dans ce film sur la folie d’une mère comme rarement et son personnage, très sexe, a quelque chose de fragile et d’attachant qui ne mérite pas, comme dans le film d’ailleurs, autant de mépris. A ses côtés, Robert Pattinson semble éteint et pas en mesure de donner la réplique à sa flamboyante femme.
