par Pascal Gaymard – Photos Dominique Maurel
Mardi 13 Mai : Palme d’Or d’honneur pour Robert De Niro
Un premier jour de Festival, c’est toujours un peu galère avec la récupération de votre carte de parking et de vos badges, l’organisation à prévoir, les rendez-vous déjà qu’il faut caler… A cela s’ajoute désormais, la réservation des billets 4 jours avant la date des films, y compris pour les journalistes qui doivent ajouter ce stress à toutes les tracasseries quotidiennes du métier… En vous connectant à 7h précises 4 jours avant et que vous n’obtenez qu’un billet en soirée, il y a de quoi vous demandez comment vous allez faire pour réaliser vos chroniques quotidiennes papier comme radio… Mais revenons à l’actualité, l’ouverture de ce 78e Festival de Cannes…
D’emblée, tout avait bien débuté avec un hommage mérité à Emilie Dequenne, partie trop tôt (à 43 ans), elle qui était née à Cannes dans un film palmé d’Or qui l’avait révélée, ROSETTA, des frères Dardenne, Jean-Pierre et Luc. Ouf ! On allait parler cinéma ce qui semble normal dans le 1er Festival du monde de… cinéma. Laurent Lafitte en était le maître de cérémonie et tout semblait aller pour le mieux… Mais très vite, l’actualité a repris ses droits et le cinéma a laissé place à la politique internationale avec les allusions sur Gaza, l’Ukraine et Trump dans la bouche de tous les intervenants, Laurent Lafitte, la présidente du Jury, Juliette Binoche, Leonardo Di Caprio venu pour remettre la Palme d’Or d’honneur à Robert De Niro, lui aussi très fortement connoté, lui qui avait déclaré que si Trump devenait, il quitterait les USA. A ce jour, nous n’avons pas de nouvelles de son déménagement.
Et puis, il y a eu un éclair, l’hommage au grand David Lynch avec de belles images d’archives (tout comme pour Robert De Niro ou Juliette Binoche) de ses films et un intermède musical signé Mylène Farmer, un vrai moment d’émotion lui, et un si bel hommage avec un texte inédit, Confession, en piano-voix… Un vrai moment de cinéma, le seul… avec aussi Quentin Tarantino qui a ouvert cette 78e édition en effectuant un véritable show, jetant son micro à terre au finish…



Après, place au film d’ouverture, PARTIR UN JOUR, un court métrage primé en 2023 au Festival et qui est devenu un long en 2025 signé Amélie Bonnin avec Juliette Armanet, Bastien Bouillon, François Rollin et Tewfik Jallab. Manifestement, ce n’était pas le choix le plus judicieux… Qu’est-ce que Robert De Niro, Leonardo Di Caprio et Quentin Tarantino ont-ils pu se dire après avoir vu ce film musical (et pas comédie musicale)… ? C’est jeté la réalisatrice dans la fosse aux lions… Il aurait mieux valu mettre MISSION IMPOSSIBLE – THE FINAL RECKONING avec Tom Cruise, d’autant que le film était programmé pour le lendemain… PARTIR UN JOUR est un film mineur qui ne laissera pas un grand souvenir. La seule chose à retenir, c’est les perfs de Bastien Bouillon en ado attardé ou François Rollin en père bougon alors que Juliette Armanet n’a pas les épaules pour porter le film où elle est, pourtant, omniprésente. Si cela doit symboliser la relève du cinéma français, alors nous sommes en crise. Heureusement, il y aura Hafsia Herzi qui, avec son 3ème film, LA PETITE DERNIERE, devrait relever le niveau ou Julia Ducournau avec ALPHA, voire Dominik Moll avec DOSSIER 137…


Osons pour finir, un pronostic. Après les discours d’ouverture et notamment celui de Juliette Binoche, gageons que le palmarès sera très politique avec DEUX PROCUREURS de l’Ukrainien, Sergei Loznitsa, LA PETITE DERNIERE d’Hafsia Herzi sur l’histoire d’amour entre deux femmes, UN SIMPLE ACCIDENT de Jafar Panahi, et deux favoris Wes Anderson avec THE PHOENICIAN SCHEME, et Joachim Trier pour SENTIMENTAL VALUE. Et perso, une petite pièce sur Julia Ducournau pour ALPHA…
