77ème FESTIVAL DE CANNES : LE REGARD DE MATHILDE…… Lundi 20 mai

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Par Mathilde VignalPhotos Dominique Maurel

Lundi 20 Mai 2024 : Entre déception documentaire et poésie hivernale : une vision contrastée à travers « Lula » et « My Sunshine »

Le Festival de Cannes 2024 nous offre une palette de films divers et variés, reflétant la richesse du cinéma mondial. Parmi les œuvres présentées, voici les deux qui ont retenues mon attention cette journée : « Lula », un documentaire projeté en séance spéciale, et « My Sunshine » d’Hiroshi Okuyama, en sélection officielle dans la section « Un Certain Regard ». Tandis que l’un m’a laissé perplexe, l’autre m’a transporté dans un univers de douceur et de poésie.

« Lula » : un documentaire qui manque de souffle.

« Lula » s’annonçait prometteur en tant que documentaire. Il se propose de plonger dans l’histoire et la carrière de Luiz Inácio Lula da Silva, une figure emblématique de la politique brésilienne. Malheureusement, le film peine à me captiver. Le rythme est irrégulier, les interviews manquent de profondeur, et l’ensemble n’a pas de ligne directrice claire. Le réalisateur semble vouloir aborder trop de thèmes à la fois –de la lutte syndicale aux scandales de corruption– sans jamais les explorer de manière satisfaisante.

Les choix artistiques, comme l’utilisation excessive d’images d’archives sans réelle contextualisation, rendent parfois la narration confuse. Je regrette également l’absence de moments d’intimité avec Lula, qui auraient pu humaniser davantage le personnage et offrir une perspective plus nuancée. De plus, l’absence de perspectives critiques diversifiées sur certaines des actions controversées de Lula réduit la richesse du documentaire, donnant l’impression d’un portrait unidimensionnel et biaisé. Pour moi, « Lula » échoue à créer une connexion émotionnelle avec le spectateur, restant beaucoup trop à la surface des choses. Une occasion manquée de rendre hommage à un leader controversé mais charismatique.

« My Sunshine » : une symphonie hivernale.

À l’opposé, « My Sunshine » d’Hiroshi Okuyama est une petite bouffée d’air frais. Situé sur l’île d’Hokkaido, le film raconte l’histoire de Takuya, un jeune garçon fasciné par le patinage artistique, et Sakura, une nouvelle venue talentueuse en provenance de Tokyo. J’ai vraiment adoré la mise en scène des paysages enneigés, qui deviennent un personnage à part entière, enveloppant les protagonistes dans une ambiance à la fois glaciale et chaleureuse.

Okuyama capture avec délicatesse les balbutiements de l’amitié et de l’admiration entre Takuya et Sakura. Leurs séances d’entraînement, d’abord maladroites puis de plus en plus harmonieuses, sont filmées avec une sensibilité qui reflète parfaitement leur évolution émotionnelle. La musique, discrète mais poignante, accompagne subtilement les mouvements gracieux sur la glace, renforçant l’impression d’assister à une danse intime et sincère.

Le film aborde aussi avec finesse le passage du temps et l’éphémère des saisons. À mesure que l’hiver laisse place au printemps, une certaine mélancolie s’installe, nous rappelant la beauté fugace des moments partagés. « My Sunshine » est une ode à la jeunesse, aux rêves et à l’épanouissement personnel, qui touche profondément.

Si « Lula » me déçoit par son manque de cohérence et de profondeur, je trouve que « My Sunshine » brille par sa simplicité et sa poésie. Hiroshi Okuyama nous offre un film touchant et visuellement splendide, prouvant que le cinéma peut encore nous émerveiller.

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