Cette élection à mi-mandat revêtait dans ce contexte, plusieurs enjeux dans une ville où les maires se succèdent à un rythme effréné depuis des lustres.
57,33 % des voix et une participation de 42,66 %
Le préfet avait décidé que cette municipale partielle aurait lieu ce dimanche 12 novembre avec un second tour prévu le dimanche 19 novembre 2023. Cela ne sera pas nécessaire. Dès le 1er tour, le sortant LR, Kevin Luciano, a réalisé un score sans appel : 57,33 % soit 4569 voix (sur 19 051 inscrits). Ses opposants ont été laminés, l’ex-maire, Michelle Salucki (15,60 %, 3 sièges), la liste Sans Etiquette d’Armand Bisror (9,46 %, 1 siège), celle LREM d’Emélie Leduc (9,62 %,1 siège), enfin, la liste RN de Dorette Landerer (7,98 %, 1 siège). Le taux de participation pour une élection partielle est particulièrement élevé avec 42,66 %. Comment en est-on arrivé là ? Il est vrai que la situation s’était dégradée depuis un moment.
Une situation devenue intenable…
Certains élus de la majorité avaient eu des demandes qui n’ont pas été satisfaites. Du coup, 7 opposants de l’équipe du maire sortant se sont alliés à l’opposition, prenant par la même la majorité soit 18 voix contre 17. Ces élus ont tenté de bloquer le vote du budget. Ils ont essayé de saisir le préfet qui a donné raison au maire. Ils ont fait la même démarche lors du vote du compte administratif en s’alliant avec l’opposition. Là encore, la Cour Régionale des Comptes a donné raison à l’équipe sortante. Ces 18 élus ont voté ensuite contre un projet de jardin d’enfants du Tapis Vert situé en plein centre de Vallauris. Puis, ils se sont opposés aux travaux de réhabilitation de mise aux normes des écoles, des façades, de l’isolation thermique… Puis, c’est un leg de 250 000 € pour les Seniors démunis pour lequel ils ont voté contre… Les saisonniers d’été pour assurer le bon fonctionnement de la mairie a également eu droit à leur opposition…
Le bon bilan du maire sortant…
Il fallait alors se rendre à l’évidence, le fonctionnement de la mairie était devenu impossible. Kevin Luciano a demandé à ses partisans de démissionner à leur tour, soit 16 élus. Au final, ce sont 21 conseillers municipaux sur 35 qui ont jeté l’éponge. La parole a été rendu aux citoyens pour repartir sur de nouvelles bases. Le préfet a accepté de provoquer cette élection municipale. Dans l’intérêt général, c’était, semble-t-il, le seul choix intègre et digne. Le maire a repris son slogan : « Ce qui nous rassemble doit être plus fort que ce qui nous divise ». Au vu de son bilan sur 3 ans, en matière de propreté, de qualité de vie, d’environnement avec la création d’espaces verts, de culture aussi avec la création du musée Picasso, la réouverture du musée Jean Marais, et la reprise des fêtes liées au débarquement de Napoléon (annulées par Michèle Salucki…), les habitants ont plébiscité leur maire.
Le soutien de toute la classe politique locale
D’autres réalisations sont à mettre à son crédit comme un taux de créations d’entreprises de + 39 % selon la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Tous les parcs de stationnement de la commune disposent d’1 heure gratuite, et la contribution d’équilibre qui pénalisait les usagers a été supprimée. En matière de sécurité, un commissariat a été inauguré par le ministre de l’Intérieur ce qui constituait la première ouverture à l’Ouest du département. Un projet tant attendu à Vallauris-Golfe Juan. Kevin Luciano a pu compter sur le soutien de l’ensemble de la classe politique, le président LR, Eric Ciotti, le président du Département 06, Charles-Ange Ginésy, le maire de Cannes, David Lisnard, président des Maires de France, les députés du secteur, Eric Pauget, Alexandra Martin, les maires de Biot, Mougins, Mouans-Sartoux…
Des grands projets structurants à l’avenir…
Sa campagne a été axé les gros projets structurants comme la déviation qui dépend du Département 06. Cela conditionne toute la réhabilitation avenue de la Liberté (N7) et tout le centre de Golfe-Juan. Il a également beaucoup parlé des bassins de rétention pour protéger la cité contre le risque d’inondation, de la création d’une coulée verte reliant Vallauris à Golfe-Juan, de l’église au square Nabonnand et à l’ilot Berger… Des chantiers qui manifestement ont fait l’unanimité aussi bien à Golfe-Juan qu’à Vallauris. Kevin Luciano s’inscrit donc dans la durée dans la cité des Potiers qui a connu tant d’incertitudes par le passé…
Pascal Gaymard