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MUNICIPALES 2020 : Benoit Kandel « Je sais que je fais peur à mes concurrents »

L'ancien premier adjoint de Christian Estrosi se revendique comme le seul candidat de droite à Nice et veut créer la surprise le 15 mars prochain. A l'occasion de la visite de Nicolas Dupont-Aignan venu le soutenir, interview avec Benoit Kandel.

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Le Petit Niçois : Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter ?
Benoit Kandel :  J’ai décidé de me présenter à cette élection parce qu’Eric Ciotti n’a pas souhaité y aller. S’il était candidat, je l’aurais soutenu. Il a exactement la même lecture que moi de la situation de la ville de Nice, notamment sur la question de la dette. Avec la métropole, elle est presque de 2 milliards aujourd’hui et une pression fiscale très forte. Christian Estrosi a aussi vendu les bijoux de famille comme les parts de la ville dans l’aéroport, ainsi que 2 parkings souterrains. Sans oublier la « dette cachée » de la ville, c’est à dire tous les travaux qui auraient dû être faits mais qui ne le sont pas comme la voirie collinaire, ou Haliotis parce que ça ne se voit pas. Il a préféré mettre des palmiers en centre-ville, c’est plus spectaculaire mais ça embolise la circulation.

LPN : Quelles sont vos propositions sur l’écologie ?
BK : Je dis qu’il faut arrêter de monter les Niçois les uns contre les autres. Le tout vélo est ridicule dans une ville qui a des collines, des personnes âgées, des familles avec les enfants. Il faut prendre des mesures de bon sens. Certaines sont onéreuses d’autres sont quasi-gratuites. La première mesure serait de remettre l’usine de l’Ariane aux normes. Il faut aussi arriver à gérer la problématique des déchets à l’échelle du territoire, ce qui n’est pas fait. Il faut doubler notre part de tri-sélectif, nous ne sommes aujourd’hui qu’à 15%. Il y a des choses plus faciles à faire, comme améliorer la fluidité du trafic automobile avec une meilleure synchronisation des feux tricolores. Je refuse de m’engager dans la disparition des voitures à brève échéance. Quand on voit la gronde qu’ a provoqué une baisse de 5€ des APL, on se dit que ça va être la guerre. Et je suis aussi contre l’obsolescence programmée par Christian Estrosi des bâtiments municipaux comme l’Acropolis.

LPN : Comment sentez-vous cette campagne ?
BK : Bien ! Je refuse de croire que les gens qui voulaient voter pour Eric Ciotti se sont reportés automatiquement sur Christian Estrosi. Après avoir dit en 2009 qu’il resterait maire il est devenu ministre. Même chose en 2015 quand il a décidé de prendre la présidence de la Région. Aujourd’hui son souhait c’est de devenir ministre d’Emmanuel Macron. C’est pour cela qu’il a choisi d’anciens socialistes et plusieurs macronistes dans sa liste.

LPN : Qu’espérez-vous dans cette élection ? Être au second tour ? Envisagez-vous des alliances ?
BK : Moi j’y vais pour gagner. C’est comme au loto : 100% des gagnants ont tenté leur chance. Il y a six ans, la liste à laquelle j’appartenais (ndlr : menée par Olivier Bettati) était estimée dans les sondages à 1,5% et nous avons finalement fait 12,4%. Je sais que je fais peur à mes concurrents. Moi ce que je veux c’est me battre pour être en tête au premier tour. Je ne négocie avec personne pour l’instant.

LPN : Quelle serait votre première décision si vous étiez élu ?
BK : J’annulerai les gardes du corps du maire. C’est plus qu’un symbole. Pour moi un maire ça doit être accessible, il doit être au contact, au milieu des Niçois. Je sens un énervement des Niçois vis-à-vis du maire. Ils me disent qu’il est devenu inaccessible. C’est pour cela que si je deviens maire, je réserverai une demie-journée par semaine pour les recevoir. Cela serait révolutionnaire. J’ai également signé la charte Anticor.

Propos recueillis par
Pascal Gaymard