Il aura fallu 12 à Zabou Breitman associée à Eléa Gobbé-Mévellec pour monter leur projet de film d’animation, LES HIRONDELLES DE KABOUL, adapté du roman de Yasmina Khadra. Le procédé est novateur avec des images plus vraies que nature. Le film se veut un témoignage contre la barbarie des talibans de 1998 qui en prenant possession de Kaboul, ont aussi mis la main-mise sur les cours et les esprits. Jusqu’à polluer les plus improbables, ceux qui ne pouvaient imaginer au final, prendre une pierre et lapider une femme jeter en pâture à la vindicte populaire. Le film avait déjà fait sensation au Festival de Cannes dans la section officielle, « Un Certain Regard ». Il vient de tout rafler au Festival du Film Francophone d’Angoulême avec le Valois de Diamant du Meilleur Film, ainsi que le Valois de la Meilleure Musique pour Alexis Rault. Le scénario est un petit bijou qui montre le vrai visage des talibans, ces donneurs de leçon islamistes qui n’hésitent pas ensuite à violer des enfants ou à fréquenter assidûment des prostituées… Faites ce que dit la charia, mais pas ce que je fais car moi, j’ai le pouvoir. Les personnages sont d’une authenticité rare et le propos du film, d’une force peu commune. Bravo donc à Zabou Breitman et à Eléa Gobbé-Mévellec pour cette remarquable réalisation qui mériterait le plus large succès public possible.
Pascal Gaymard