De son propre aveu, il était atteint « d’omission par oubli » soit l’un des plus beaux pléonasmes de l’histoire de la langue française.
16 démissions en 3 ans…
Nul doute qu’il pourrait briguer un poste à l’Académie Française… Nicolas Hulot pour désaccord politique, François Bayrou, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard pour les assistants européens du MoDem, Richard Ferrand pour ses révélations sur les Mutuelles de Bretagne, Laura Flessel pour sa situation fiscale, François de Rugy pour son train de vie, Françoise Nyssen pour des suspicions sur ses travaux dans sa maison d’édition d’Actes Sud… Et maintenant Jean-Paul Delevoye qui n’a pas déclaré 10 mandats d’administrateur bénévole sur 13…à la Haute Autorité de Transparence de la vie politique. Et ces « omissions par oubli » posent un vrai problème : qui a fait ou initié ou incité ou suggéré ou encore effectué du lobbying autour de la réforme des retraites ? La réponse pourrait être la société BlackRock dont les révélations ne cessent de tomber sur les boîtes mails des rédactions.
BlackRock et la loi PACTE…
Après le documentaire très explicite d’ARTE en septembre dernier, voici donc que les conseillers de BlackRock seraient venus « visiter » Emmanuel Macron à l’Elysée à plusieurs reprises. Selon France Info, ce fonds d’investissement américain qui gérerait plus de 6 000 milliards de $ d’actifs de par le monde serait soupçonné de vouloir mettre la main sur la retraite par capitalisation des Français. Créé en 1988, ce Fonds pèse sur la vie politique des Etats. Rien qu’en France, leur filiale dirigée, depuis 2006, par Jean-François Cirelli ex-PDG de Gaz de France représenterait 27,4 milliards d’euros d’en cours… Toujours selon France Info, qui reprend une note exhumée par Mediapart, le fonds de pension chante les louanges de la loi PACTE qui propose notamment des allègements fiscaux pour les cotisations versées sur ce type de produits. Et délivre toute une série de recommandations au gouvernement pour les promouvoir. Par exemple, « mettre en place des incitations comportementales pour accroître le niveau des contributions volontaires », ou encore « imposer à terme la mise en place de dispositifs d’épargne retraite à adhésion automatique ». Sur son site Internet, la société créée et dirigée par Larry Fink explique « faciliter l’investissement de la clientèle privée et institutionnelle dans une large gamme d’actifs tels que des entreprises, des obligations d’Etat et des projets de financement ».
Quel rôle exact a joué BlackRock en France ?
Le Canard Enchaîné depuis 2017 a dénoncé les collusions entre Emmanuel Macron et les représentants de BlackRock dont son patron, Larry Fink. Le documentaire d’ARTE reprend cette information comme quoi il y aurait eu plusieurs rencontres entre les deux hommes. Suite à celle du 6 juin 2017, la réforme des retraites par point aurait été lancée. Début mars 2018, Jean-Paul Delevoye aurait rencontré Larry Fink lors de sa nomination comme Haut-Commissaire aux retraites qui lui, serait revenu en France, en juillet 2019, pour évoquer le climat et les investissements… Cette réforme des retraites par capitalisation serait l’occasion de mettre la main sur une épargne « parmi les plus élevées d’Europe », indique BlackRock. Pour comprendre, il faut lire Les Echos qui explique que « le gouvernement devrait exclure des cotisations la part des revenus supérieurs à 10 000 euros par mois ce qui concernerait plus de 300 000 salariés en France sur 27 millions d’actifs »… BlackRock est toujours dans les bons coups en matière de placements des plus aisés. Comme le dit Hollande, « Macron ? C’est le président des très très riches »… et c’est bien connu, « on ne prête qu’aux riches »…
Raymond Aquila