D’emblée, on le savait, cette 45e cérémonie allait forcément être… « merdique », mais elle aura permis au moins de sacrer un grand film, PAPICHA, et un grand metteur en scène, Roman Polanski.
PAPICHA de Mounia Meddour est reparti donc avec le prix du Meilleur Premier film et du Meilleur Espoir Féminin pour Lyna Khoudri, deux récompenses largement méritées au vu de la qualité de ce film exemplaire et de ses interprètes magiques.
Les féministes qui étaient devant la salle, promptes à s’énerver et à manifester contre Roman Polanski avaient décidé de confisquer la cérémonie même si elles n’étaient pas à l’intérieur. Aujourd’hui, c’est l’heure du lynchage médiatique ce qui n’a pas empêché les membres de l’académie des César de voter pour le grand metteur en scène polonais comme Meilleur Réalisateur pour son sublime film, « J’ACCUSE ».
Dès lors, il fallait s’attendre au pire pour le Prix du Meilleur Film de l’année…et c’est arrivé. LES MISÉRABLES sont les grands gagnants de cette drôle d’édition avec 4 César. Décidément, la campagne médiatique a joué en faveur d’un film faisant l’apologie de la chasse aux flics en cité… Bravo ! Car s’il fallait s’agacer, Adèle Haendel, c’était contre LES MISÉRABLES, pas contre J’ACCUSE, film énorme qui a réhabilité le colonel Picquart, celui qui a innocenté le Capitaine Dreyfus. Au rayon des regrets, on notera que Jean Dujardin n’a pas décroché le prix du Meilleur Acteur, lui qui l’aurait mérité 1000 fois, l’Académie a préféré Roschdy Zem (Roubaix, une Lumière). Que dire encore du seul prix pour la Photo, octroyé à PORTRAIT D’UNE JEUNE FILLE EN FEU qui aurait dû remporter un prix de la Meilleure Actrice pour Noémie Merlant, alors que le vote s’est porté sur Anaïs Demoustier, certes bien dans ALICE ET LE MAIRE…
Enfin, le prix d’Animation est revenu à J’AI PERDU MON CORPS (avec la musique originale) et le Meilleur Film étranger à PARASITE dont c’est désormais l’année.
Et pour paraphraser Adèle Haenel : Vive les tueurs de flics ! (NDLR : Elle s’est exclamée après avoir quitté la salle Pleyel, à la suite du prix de Polanski « vive les pédophiles ! »).
Pascal Gaymard