Accueil À la Une HISTOIRE -« Sapere aude », « ose savoir »: La première littérature chinoise

HISTOIRE -« Sapere aude », « ose savoir »: La première littérature chinoise

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La littérature chinoise la plus ancienne se nomme Kou wen puis celle qui suit, Ta-Ta-chouan, grande écriture des sceaux. Les principaux livres qui en découlent tournent autour de la divination, de l’histoire des civilisations et des enseignements moraux et politiques.

Les ouvrages classiques célèbres

Le Yi-king ou Classique des mutations (Yijing) est un ouvrage de divination contenant des oracles fondés sur soixante-quatre figures abstraites, chacune d’elles était composée de six traits. C’est le plus ancien témoignage de la philosophie chinoise. Il est difficile de préciser la date exacte de sa rédaction. La tradition l’attribue au légendaire Fuxi, vers le milieu du IVe millénaire, l’élaboration pourrait remonter à la dynastie des Zhou.

Le Shu Jing (ou Chou King), Livre des actes, date du VIIIe siècle avant J.-C. Il comprend des textes de différents auteurs sur l’histoire la plus ancienne de Chine. De la même époque date le Shi Jing, Livre des odes, la plus vieille collection de poésie lyrique chinoise, dont les auteurs restent inconnus. Trois cent poésies sont choisies par Confucius. Ce recueil comprend aussi bien des chansons populaires d’amour, de travail, que des chants pour les festivités et hymnes religieux.

Les Annales ou Les Printemps et les Automnes constituent le document historique le plus ancien. Il se présente comme une simple chronique allant de -722 à -481, d’où l’on peut tirer un enseignement moral ou politique.

La littérature du confucianisme, légisme, mohisme et taoïsme

La littérature du ConfucianismeLes Entretiens ou Louen yu, ouvrage le plus ancien, est une compilation de sentences, d’aphorismes. Seul le bien-être terrestre est digne de retenir l’attention. L’ouvrage souhaite former des hommes nobles, « des honnêtes hommes », rétablir les rites anciens. Pour ce faire, il faut trouver dans la Nature « son juste milieu » et l’accepter. Le livre L’invariable Milieu ou Zhong yong, attribué à un disciple proche de Confucius, aurait été rédigé aux alentours du IIIe siècle avant J.-C. L’essentiel de la doctrine confucéenne s’y trouve résumé. L’ouvrage du Ta Hio ou La Grande Étude, daté du IVe siècle, fut complété par les disciples de Confucius après sa mort. Pour finir, l’ouvrage Mong-tseu est rédigé par son auteur Mong Tzeu entre le IVe et le IIIe siècle ; disciple de Confucius, il expose de façon systématique l’ensemble des théories confucéennes.

La littérature taoïste a sans doute donné à la Chine ses plus belles œuvres littéraires. Le Tao-tö-king est attribué à Laozi (Lao Tseu). Le livre est composé de cinq mille caractères et de quatre-vingt-un chapitres. La philologie laisse supposer que le texte a été rédigé au début du IIIe siècle avant J.-C. Le « tao », « la voie », constitue le principe essentiel du cosmos. Sans forme, sans nom, il peut constamment se modifier. La philosophie traditionnelle chinoise fait remonter le taoïsme à une date plus ancienne que cet ouvrage, en s’appuyant sur le Yi-King. L’autre grand texte du taoïsme, le Zhuangzi écrit, vers le IVe siècle avant J.-C., relate tout ce que doit être la vie de l’adepte et ses pratiques rituelles. A la fois philosophie et religion, les principes du Taoïsme tournent autour d’une morale individualiste qui enseigne le détachement de toutes choses. La voie y est conçue comme un principe d’explication. Le corps humain est envisagé comme la représentation de l’univers.

La littérature du légisme (la loi, rien que la loi) est un courant de pensée fondé par un groupe de légistes vivant au IVe siècle avant J.-C. Il s’agit d’accepter l’homme et le monde tels qu’ils sont, et de se conduire en fonction de trois idées fondamentales : la loi, la position de force et le contrôle social.

La littérature du mohisme, dont le fondateur Mozi est l’auteur du Livre de Mozi. Il y prône l’égalité, la paix et l’amour universel. Ce courant de pensées est largement mis de côté avec l’avènement du premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi (220 avant notre ère) au cours de la dynastie Qin et des Han. Premier Auguste Seigneur, son nom Qin, se prononce « Tchin » qui devient celui du pays, la Chine. Inspiré de la pensée des légistes, il accomplit onze années de règne et réorganise la société en brisant les préceptes féodaux, il unifie les lois et les règlements et impose un système d’écriture unique à tout l’empire. Il est également l’auteur de la construction de la Grande Muraille de Chine afin de défendre le pays contre les attaques des nomades.

Adaptation de l’Histoire de la littérature chinoise – PUF

Véronique LA ROSA

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