Accueil À la Une Événement : Venue de Cheyenne Carron au JP Belmondo de Nice !

Événement : Venue de Cheyenne Carron au JP Belmondo de Nice !

C’est un véritable événement, tant la réalisatrice, Cheyenne Carron, est avare de ses déplacements, ne désirant pas commenter ses films une fois terminés.

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Elle enchaîne les films les uns derrière les autres et elle est, de ce fait, toujours dans la projection du suivant. Alors, venir partager un moment sur l’un de ses films qu’elle vient de réaliser lui est proprement insupportable…

LA FILLE PUBLIQUE, c’est elle…

Pourtant, pour son dernier « enfant », QUE NOTRE JOIE DEMEURE (Sortie le 24 avril prochain), elle a fait une exception en acceptant de débattre autour de ce sujet ô combien d’actualité de la mort par égorgement du prêtre de Rouen, le Père Hamel, par deux terroristes islamistes. Elle sera au cinéma Jean-Paul Belmondo le samedi 24 février à 20h (réservation recommandée au cinéma : 04 89 04 52 00) pour une présentation/projection suivie d’un débat avec le public. La réalisatrice a déjà fait 15 films depuis 2005 et ses ÉCORCHES avec Mélanie Thierry et Vincent Martinez qui avait fait sensation. Cette histoire passionnelle a laissé place à EXTASE (2010) avec Swann Arlaud et Astrid Bergès-Frisbey qui en est une autre avec en toile de fond, la foi et Dieu. Puis, sa quête mystique s’est poursuivie avec NE NOUS SOUMETS PAS A LA TENTATION (2011). Trois histoires, trois mensonges, trois points de vue, trois possibilités de vies… Après, LA FILLE PUBLIQUE (2013) est certainement le film le plus personnel de Cheyenne Carron qui revient sur son parcours de sa naissance sous X à sa famille d’accueil, la « vraie », et son parcours jusqu’au cinéma.

L’APOTRE, c’est sa quête…

Avec L’APOTRE (2014), la réalisatrice s’attaque à un sujet tabou, la conversion d’un jeune musulman au christianisme. S’ensuit, PATRIES (2015) où un jeune blanc qui emménage dans une banlieue essaie de se faire accepter dans un groupe de jeunes issus de l’immigration africaine… Cheyenne Carron questionne, dénonce aussi, l’ostracisme, le racisme anti-blanc, interroge la foi en Dieu, et va trouver dans LA CHUTE DES HOMMES (2016), un autre sujet fort après L’APÔTRE. Là, il s’agit d’une jeune femme parfumeuse, Lucie, partie au Moyen-Orient pour un voyage d’étude et qui va être vendu à un groupe de terroristes djihadistes musulmans… Toujours précurseur, dans LA MORSURE DES DIEUX (2017), elle évoque les difficultés d’un paysan à conserver sa ferme. Sébastien tient grâce à sa voisine, Juliette, qui est aussi catholique que lui est païen, ce qui trouve une résonnance dans Cheyenne Marie… Avec JEUNESSE AUX CŒURS ARDENTS (2018), la voilà à parler d’une amitié improbable entre un jeune braqueur, David, et un vieil homme, ancien de la Légion Etrangère, Henri, 90 ans. Cheyenne poursuit dans sa quête d’absolu et de courage.

QUE NOTRE JOIE DEMEURE, c’est son combat…

LE CORPS SAUVAGE (2019) lui fait se rapprocher de la forêt, de la chasse antique à l’arc, du respect des dieux… Alors, quand un groupe de chasseurs sans éthique s’en mêle, Diane va devenir chasseresse… LE FILS D’UN ROI (2019) quand Kevin et son ami Elias, deux lycéens re découvrent la Royauté… au mépris d’une éducation nationale qui refuse toute différence d’opinion… Et si LE SOLEIL REVIENDRA (2020) évoque Emma, une femme de militaire enceinte qui essaie de trouver du travail… mais une épreuve remette toute sa vie en question. LA BEAUTE DU MONDE (2021) continue l’introspection humaine aux tréfonds de l’âme. Ici, c’est Roman, un légionnaire, qui voit sa femme partir avec son enfant. Il n’a plus rien, hormis l’armée… Il part en montagne pour s’isoler et va rencontrer un groupe de bûcherons, touché par son état… Toujours un légionnaire dans JE M’ABANDONNE A TOI mais le prêtre, Paul, le PADRE, à l’écoute des autres et à l’humanité immense… Et aujourd’hui, QUE NOTRE JOIE DEMEURE avec Daniel Berlioux dans le rôle du Père Jacques Hamel… Un film lumineux, terriblement réaliste et si attachant par la résilience développée par ses personnages. Cheyenne Marie Carron est une très grande réalisatrice qui mériterait une reconnaissance éternelle…, la nôtre surtout et celle de toute la profession.

Pascal Gaymard

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