CINÉMA : CHAMPAGNE ! Nicolas Vanier en quête…

Gueule de baroudeur, éternel aventurier, défenseur invétéré de la nature, Nicolas Vannier est une figure du cinéma avec des films BELLE ET SÉBASTIEN, DONNE-MOI DES AILES, L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE, L’ODYSSÉE SAUVAGE, LOUP, POLY…

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À Nice, au Pathé Masséna, il est venu présenter en avant-première son dernier film, CHAMPAGNE ! qui sortira le 8 juin prochain sur nos écrans de cinéma. Il a répondu aux questions du Petit Niçois.

Le Petit Niçois : Quelle a été votre idée de départ ?

Nicolas Vanier : Je voulais écrire un film sur la vinification du champagne, sur le partage, sur l’amitié. J’ai découvert une très belle région, loin des stéréotypes que l’on se fait sur ce monde, avec beaucoup de petits producteurs courageux, des artisans avec de petites parcelles, des passions, des reliefs aussi comprenant des vallons, des forêts, et surtout des lumières qui peuvent changer de tout au tout d’une minute à l’autre. La météo nous a beaucoup bousculé… Un monde fascinant… J’ai fait 2 mois de repérages et 3 mois de tournage, cinq mois ici, un vrai bonheur…

LPN : Pas d’animaux ici (ou si peu), que des humains…

NV : Oui, il y a quand même une colombe, sorte de fil rouge de l’intrigue, qui rythme le film, qui l’illustre. L’amitié est un sujet passionnant, complexe aussi, il faut être observateur pour écrire et décrire des situations drôles et loufoques. C’est une bande de copains… Le retour que j’ai lorsque le film a été présenté en avant-première un peu partout en France, c’est que tout le monde avait envie de partir avec la bande de copains du film. Diriger une douzaine de comédiens n’est jamais chose facile, cela nécessite une concentration extrême.

LPN : Comment avez-vous travaillé avec eux ?

NV : Nous avons fait une grosse préparation. On a découpé toutes les scènes en parlant avec les comédiens. J’ai choisi mon casting en fonction des caractères, il fallait qu’ils puissent tous s’entendre entre eux. J’avais un noyau dur au départ composé de d’Éric Elmosnino, Stéphane De Groodt, Elsa Zylberstein (qui a fait de nombreux allers/retours en Champagne auprès d’une vigneronne), François-Xavier Demaison, et Valérie Karsenti. Ils ont fonctionné ensemble au-delà de mes espérances. Nous avons effectué des lectures en duos avec les comédiens.

LPN : Avaient-ils une place pour l’impro ?

NV : Le film donne cette impression, qu’il y a beaucoup d’impros mais ce n’est pas vrai comme la scène où François-Xavier Demaison pète les plombs devant la voiture. Tout était très écrit. La scène ou Eric et Stéphane sont bourrés dans la chambre, je leur ai dit, « amusez-vous ! ». C’étaient des petits moments… Je voulais qu’il y ait de la mobilité. Quand on est 12, il y en a toujours 6 à table et les autres qui tournent autour.

LPN : Est-ce si dur de supporter des amis ?

NV : J’ai moi-même un groupe d’amis avec lequel je pars en vacances. Aujourd’hui, peut-être que 3 ou 4 d’entre eux, ne sont plus des copains mais ils font partie du groupe. Il faut continuer ensemble. Tout est lisse à notre époque, tout est interdit. Là, dans une bande de copains, on est sans filtre, on peut se lâcher. Ça m’a fait plaisir de le faire, l’alcool aide sans doute un peu à créer cette ambiance de liberté absolue. Même les silences ne font pas peur entre amis… Il y a une bienveillance naturelle, on peut rire de tout…

LPN : Et les préoccupations climatiques ?

NV : Vous connaissez mon engagement sur le sujet mais tout le monde s’en fout… Le consommateur est le Roi du monde. Dans le film, on évoque la disparition des abeilles. J’ai moi-même une quarantaine de ruches chez moi. Le changement climatique est une réalité qui n’est plus contestée par personne de nos jours. Nous allons faire face à de grandes catastrophes. C’est terrible ce qui nous attend comme l’épuisement des ressources naturelles. Nous le savons, on danse sur le Titanic… Mais je suis contre l’écologie punitive que prône certains. Ce n’est pas comme cela qu’on fera changer les choses, bien au contraire… Il faut arrêter de croire que seuls les Politiques peuvent changer le monde. On doit faire chacun notre possible, c’est l’idée des Colibris qu’a défendu si bien mon regretté ami, Pierre Rabhi.

LPN : Vos projets ?

NV : Mon prochain film se tournera dans le Morvan, ce sera une comédie écolo avec Eric Elmosnino. Mais je ne peux pas en dire plus… Et pourquoi pas un film sur la Côte d’Azur ou plutôt l’arrière-pays ? J’ai mon ami François Cluzet qui vit ici. C’est lui qui m’a dit que j’étais fait pour réaliser des comédies.

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