De chaque côté de la scène, trois rangées d’élus, députés (Laurent Castillo, Christelle D’Intorni, Bernard Chaix, Alexandra Masson, Bryan Masson), mais aussi de nombreux conseillers départementaux, maires et autres élus…
« 1000 agressions/jour en France »
La seule prise de parole de la soirée sera celle que tout le monde attendait : Éric Ciotti. Allait-il annoncer sa candidature à la mairie de Nice, rien de moins sûr. Avant, un film de l’année de travail parlementaire du député qui s’est imposé comme l’un des ténors de l’Assemblée Nationale. D’emblée, il a rappelé combien cette année avait été « rude » pour la France et les Français avec une dette qui est passée de 4,4 % à 6,1 % soit un écart de 50 milliards d’€… « J’ai souhaité une commission d’enquête sur la dette de 3,3 Mds d’€… Bruno Le Maire nous a répondu : qui êtes-vous pour me juger ? Je lui ai répondu : les représentants du peuple ». En matière de sécurité, le bilan est tout aussi dramatique avec « plus de 1000 agressions/jour, un outrage à policier toutes les 20 secondes, 600 vols à main armée, 3 morts et 10 tentatives d’homicides… Les policiers constatent un refus d’obtempérer toutes les 30mn… Il faut restaurer la sécurité et arrêter avec les paroles mais passer aux actes ! ». Il a fait le même constat sur la crise migratoire : « Depuis 2017, nous avons enregistré plus de 3 millions d’étrangers supplémentaires sur notre sol dont + 530 000 sur la seule année 2023. Cette situation nourrit le communautarisme et la montée de la délinquance ».
« On veut Boualem (Sansal), pas Doualem ! »
Il est revenu sur l’expulsion d’un influenceur islamiste Algérien. Il a dénoncé « un État Algérien voyou qui menace la France et qui tente de déstabiliser notre pays. Comment accepter que suite au refus du pouvoir algérien, il revienne en France ? Trump aurait-il accepter cette issue sans rien dire ? Et que dire d’un grand écrivain franco-algérien, Boualem Sansal qui est toujours emprisonné dans les geôles algériennes ? On nous renvoie Doualem, nous, on veut Boualem ! ». Pour Éric Ciotti, « cela traduit la lâcheté de nos gouvernants qui a conduit à cette situation. Ceux qui nous menacent n’ont plus leur place sur le territoire national. Il faut expulser les OQTF, refuser tout visa à l’Algérie s’ils n’acceptent pas de reprendre leurs ressortissants, révoquer l’accord de 1968, réclamer le remboursement des 45 millions d’€ de frais médicaux impayés des Algériens en France… Nous, on veut arrêter tout cela ! ».
Rebâtir l’Union des Droites
Le pouvoir d’achat a été aussi l’un des axes du discours du député de Nice. Carburant, énergie, panier de la ménagère, « tout a augmenté… Il y a 20 ans, la France avait le niveau de vie des Américains et des Suisses… Aujourd’hui, nous sommes passés du 7e rang mondial au 27e… Macron a jeté la France dans une crise politique sans précédent et un déclin économique inexorable ». Sur la création de l’Union des Droites Républicaine (UDR), « il fallait enrayer la lente érosion des Républicains, couper le cordon sanitaire, cette culpabilité à droite… J’ai pris mes responsabilités et j’ai porté cette alliance avec le RN durant les élections législatives. Il fallait lutter contre deux dangers qui nous menacent : le Nouveau Front Populaire (NFP) de Mélenchon et leurs alliés, ne pas rejoindre ceux qui avaient engagé un rapprochement avec le clan Macron et son cortège de dettes, d’insécurité et d’immigration ». Et d’ajouter : « J’ai pris mes responsabilités, j’ai bâti cette alliance, rien ne l’arrêtera, ni ne l’altèrera… Ceux qui ont appelé à voter pour le NFP comme Xavier Bertrand, Edouard Philippe ou Emmanuel Macron sont la HONTE de notre nation… Dans les Alpes-Maritimes, nous avons gagné dans 5 circonscriptions dont toutes celles de Nice ! ».
Il a tenu à réaffirmer son attachement au gaullisme pour « une certaine idée de la grandeur de la France avec le nucléaire, Ariane, Concorde, Airbus… Il était contre les déficits et nous, à l’Assemblée, nous avons refusé un budget Barnier qui augmenté la pression fiscale de 40 milliards d’€. Nous avons protégé le pouvoir d’achat ».
Supprimer 100 000 normes/an
Le grand défi pour Éric Ciotti, ce sont la réduction drastique des Agences de l’Etat « qui ne servent à rien comme l’ARCOM qui exerce une police de la pensée qui censure C8, le Conseil économique et social qui ne sert à rien comme le Haut-Commissariat au Plan, l’Office de la biodiversité qui empêche les agriculteurs d’exercer leur métier, l’ARS qui contraint le monde de la santé, la loi SRU sur le logement social qui est devenue inapplicable pour de nombreux maires taxés du coup par l’État… soit 400 000 normes. Il faudrait en supprimer 100 000/an, cette grande simplification relancera la croissance et ferait faire plus de 90 milliards d’€ d’économie à la France ». Sur le plan des échelons de collectivité, il prône deux rangs, la commune et la province plus proche des gens que les Régions actuelles. La délimitation de la Province des Alpes-Maritimes serait très proche de l’actuel contours du département 06. Dans cette organisation administrative, le préfet aurait plus de pouvoir « en matière d’éducation, de sécurité, de santé, de culture »…
« Nous donnerons le meilleur pour Nice ! »
Sur mars 2026, « on peut préparer un printemps victorieux pour les Niçois. 2025 doit nous permettre de rebâtir la ville de Nice de demain, forte de ses racines, on a le devoir de lui rendre le meilleur, alors OUI pour les Niçoises et les Niçois, vous méritez l’écoute, le respect, bâtissons un grand projet basé sur une nouvelle gouvernance, en cultivant la modestie, la vérité et la simplicité, condition de retour à une certaine authenticité, où l’on vit en sécurité en se promenant seul le soir sans peur d’être agressé avenue Jean Médecin ou dans le Vieux-Nice… loin du trafic de drogue, loin d’une pression fiscale intolérable. Plus de proximité, de propreté, avec une grande politique culturelle et un Théâtre de Nice qui prendrait place à la gare du Sud. Nice a besoin de vous… et peut être de nous ! ». Et de conclure : « Le devoir que j’ai envers vous est immense, je le sais et je m’y prépare à chaque instant. Je ne vous décevrai pas. Avec tous ceux qui nous entoure, nous donnerons le meilleur pour Nice, les Alpes-Maritimes et la France ! ». Pas de candidature annoncée donc, mais une profession de foi qui y ressemble beaucoup….
Pascal Gaymard