Se rendre dans la vallée de la Roya demeure encore bien compliqué. « Une centaine d’ouvriers et une cinquantaine d’engins » se relaient tous les jours pour réparer les brèches plus ou moins grandes sur la route. On en dénombre une centaine. Si l’accès est rendu possible par certaines portions de routes provisoires faites de terre, de nombreux feux tricolores et de nombreuses pelleteuses au milieu du chemin rendent le trajet très irrégulier. Mais aujourd’hui, « la première pierre de la reconstruction de la commune de Breil-sur-Roya… la première opération d’investissement pour rétablir une infrastructure communale détruite pendant la tempête a été inaugurée », s’exclame le maire de la commune Sébastien Olharan. Le pont de Veil.
Effondré sous la pression torrentielle de l’eau le vendredi 2 octobre, 25 familles se retrouvent coupées du monde. Des solutions temporaires comme des rotations d’hélicoptères ou la mise en place d’un pont de singe puis d’un pont en terre sont alors mises en œuvre. Mais le 22 janvier dernier, de nouvelles intempéries détruisent ce dernier. C’est alors que le jeune maire du village envoie une demande pour obtenir un pont de secours. Un mois plus tard, le voici. Il permet de désenclaver le quartier de Veil avant la reconstruction du pont définitif. Cette installation, prise en charge à 70% par le département coute 27 000 euros ainsi qu’un loyer de 36 000 euros par an.
Encore un long chemin
La route est encore longue (littéralement). Sur la seule commune de Breil, les dégâts matériels ont été évalués à plus de 20 millions d’euros. Et pour ce qui est de la vallée entière, le total des travaux à réaliser s’élève à 280 millions d’euros selon Charles-Ange Ginésy, président du département des Alpes-Maritimes. 18, 6 millions d’euros ont déjà été utilisés et le rythme des opérations est d’environ 5 millions par mois. Bien évidemment, les dégâts humains irréparables ne sont pas pris en compte dans ces chiffrages.
A Breil-sur-Roya, le pont du stade et le pont de Pertus devraient être rétablis avant l’été 2021. Dans cette optique, Sébastien Olharan décrit ses concitoyens « impatients mais soulagés du fait que la Roya détient un avenir ».
Plus profonds dans la vallée, les ponts du Cairos et d’Ambo, complètement anéantis par la tempête, sont en plein chantier de reconstruction. On observe même des pelleteuses au milieu de la rivière, à l’œuvre. Ces infrastructures, dont les maquettes ont été présentées ce jour, devraient être reconstruites d’ici l’été 2022. Les passages terreux seront empruntés en attendant…
Enfin, Jean-Pierre Vassallo, maire de Tende était également présent aujourd’hui pour plaider sa cause. Son message aux autorités supérieures : « ne pas oublier les communes enfouies encore plus profond dans la vallée ». Car effectivement, les travaux ont tendance à se faire par le bas… Mais encore une fois, l’espoir est maintenu. Les projets des nouveaux ponts sont déjà considérés comme étant « le futur de la vallée ».
Gaetan Tringham