Accueil Culture Un 71ème Festival de Cannes sous le signe du renouveau

Un 71ème Festival de Cannes sous le signe du renouveau

Ce Jeudi 12 Avril, le président du Festival de Cannes, Pierre Lescure, et son Délégué général, Thierry Frémaux, ont dévoilé et commenté la 71ème Sélection Officielle qui augure d'une nouvelle décennie faite de changements et d'aménagements.

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La première fournée des films de la Compétition Officielle ne compte que 18 films et gageons qu’ils seront entre 20 et 22 d’ici le mardi 8 mai, date de la cérémonie d’ouverture du 71ème Festival de Cannes. Force est de contacter que la première impression est particulièrement mitigée.

1906 films vus…
Souvent, le reproche fait à Thierry Frémaux était que les réalisateurs invités étaient des « abonnés » du Festival, « que c’était toujours les mêmes », que des « pays voire des continents n’étaient pas représentés ». Autant de reproches qui peuvent très vite énerver le Délégué général. « Nous sélectionnons toujours les meilleurs films sans aucune contingence de quotas ou de situation géographique ». Et cette année, les trois comités de sélections ont eu du travail puisqu’ils ont visionné plus de 1900 films (1906). Pour la clôture, rien n’est décidé pour l’instant… Depuis quelques jours, le film d’ouverture était déjà connu avec une sublime montée des marches où Pénélope Cruz et Javier Bardem feront le spectacle aux côtés du réalisateur iranien, Asghar Farhadi, « Everybody Knows ».

Jafar Panahi, Palme d’Or ?
Il sera accompagné d’un autre compatriote qui n’est pas libre de ses mouvements dans son pays, Jafar Panahi, « Trois Visages ». S’il fallait se livrer au petit jeu des pronostics, Jafar Panahi pourrait faire un bien joli vainqueur d’autant que rien ne dit qu’il sera effectivement présent. Ses principaux concurrents seront très certainement Spike Lee qui dans « Black Klansman » lance un cri de colère sur le traitement de la communauté noire aux Etats-Unis. Comment aussi ne pas penser à la sublime, libanaise, Nadine Labaki, « Capaharnaüm » qui apparaît déjà comme l’un des films les plus attendus du Festival. Il y aura aussi un autre paria en provenance de Russie, Kirill Serebrennikov avec « Leto ». Et puis, il y aura quatre films extrême-orientaux avec Hirokazu Kore-eda, « Shoplifter » autant que le nombre des films français d’où émerge une figure emblématique, Jean-Luc Godard, « Le Livre d’Images »… La conférence de presse sera assurément des plus suivie. Stéphane Brizé revient avec « En guerre », Christophe Honoré avec « Plaire, aimer et courir vite », et la toute nouvelle Eva Husson signe avec « Les filles du soleil » un film qui pourrait bien parler à la présidente militante de la cause des femmes, Cate Blanchett.

Des changements qui font le buzz
Les Italiens, quant à eux, seront présents avec deux films, celui d’Alice Rohrwacher, « Lazarro Felice » tourné en Super 16, et surtout Matteo « Gomorra » Garrone pour « Dogman ». Parmi les documentaires, on retiendra celui des « Ames mortes » de Wang Bing, un hommage des millions de morts de la Révolution culturelle en Chine soit 8h15 d’images poignantes… Pour ceux qui sont plus grand public, le dernier volet de Star Wars sur « Solo »… ou « Le Grand Bain » de Gilles Lellouche seront pour eux. Enfin, la chronologie des films sera changée et la séance en soirée officielle deviendra la vraie première projection du film en Compétition. Pour les journalistes, cela augure une vraie autre manière de travailler. Quant à ceux qui voudraient se prêter au petit jeu des selfies sur le tapis rouge, c’est désormais formellement interdit car « moches, irrespectueux et dangereux tant pour les chutes que pour l’image du Festival ». Pierre Lescure et Thierry Frémaux ont parlé de la même voix pour préserver la magie du plus grand Festival de cinéma du monde.

Pascal Gaymard