Décidément, la France est une terre propice au développement de nouvelles maladies qui touchent exclusivement les hommes politiques. En effet, en janvier 2016, le Secrétaire d’État éphémère au commerce extérieur, Thomas Thévenoud, sous la présidence Hollande, s’était dit atteint de « phobie administrative » pour justifier sa non déclarations d’impôts en 2012. Cela lui avait valu une condamnation à un an de prison avec sursis et 3 ans d’inéligibilité. Aujourd’hui, voici le Monsieur retraite de la présidence Macron, Jean-Paul Delevoye, atteint lui, « d’omission par oubli » à propos de son poste d’administrateur bénévole dans l’Institut de Formation de la Profession de l’Assurance (RFPASS) depuis 2016… Il avait omis de le déclarer à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) lors de sa nomination par le président Macron au poste de Haut Commissaire aux Retraites. Vous me direz, l’intéressé s’est empressé de dire qu’il allait « régulariser » en démissionnant de ce poste a priori qu’il exerçait, selon ses dires, de manière sporadique… Mais ce n’est pas là l’essentiel. Quant on sait l’intérêt que porte le monde de l’assurance à la réforme des retraites par points, le contribuable est en droit de se demander s’il n’y a pas, en l’occurrence, un conflit d’intérêts manifeste. La question reste poser : « N’a-t-il pas pris des décisions, proposé des réformes, défendu des positions qui peuvent faire le jeu du monde de l’assurance ? Simple supputations croyez-vous… La fin de la retraite par répartition est une aubaine pour le monde de l’assurance. Mais plus encore, en avril dernier, ce gouvernement n’a-t-il pas octroyé une fiscalité des plus avantageuse pour ceux qui placeraient leur argent dans les fonds de pension proposés par les assurances ? Cette collusion de plus en plus réelle entre le privé et le public, voire l’affaire Sylvie Goulard, candidate à un poste de commissaire à la commission européenne de Bruxelles, commence à exacerber l’opinion publique qui de plus en plus, reprend un vieux slogan propre à discréditer la classe politique : « tous pourris »… Jean-Paul Delevoye et Thomas Thévenoud : même combat ? Et ce serait sans doute François Hollande qui pour une fois aurait raison : « Macron le président des riches ? Non, c’est le président des très très riches »…
Raymond Aquila