Accueil À la Une POLITIQUE – Législatives 1er Tour : Des enjeux majeurs…

POLITIQUE – Législatives 1er Tour : Des enjeux majeurs…

Que faut-il retenir de ce 1er tour des élections législatives 2022 ? Que pour la première fois depuis la Vème République, un président sortant réélu il y a quelques semaines, n’a pas réussi à mobiliser ses troupes aux législatives avec 25,75% contre 25,66% pour l’Union de la Gauche (NUPES)…

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Que l’alliance de la Gauche voulue par Jean-Luc Mélenchon est un succès a priori car toutes les composantes de la NUPES progressent mais il appartiendra d’analyser la situation au soir du 2ème tour ce qui peut tout changer… Que le RN même s’il progresse, n’aura pas le nombre de représentants au Palais Bourbon qu’il devrait avoir au vu de ses scores tant aux présidentielles qu’aux législatives… Pour la première fois depuis 1986, le RN devrait avoir la capacité de créer un groupe avec tous les avantages inhérents que l’Assemblée Nationale procure aux partis qui disposent d’au moins 15 élus. Que les LR avec 11,29% des voix stoppe l’hémorragie des présidentielles et devrait pouvoir toujours bénéficier d’un groupe voire d’être la force d’appoint à Ensemble, qui ne devrait pas avoir de majorité absolue dans la nouvelle assemblée. Que nombre de voix de Reconquête ! (4,24%) ont manqué au RN (18,68%) pour être présent au 2ème tour, privant ainsi la droite nationale d’un grand nombre de candidats à Droite alors que la Gauche, elle, a su faire le rassemblement… Enfin, que l’abstention atteint un record avec 52,49% et devient problématique et semble inexorable au vu des résultats précédentes, 39,6% en 2007, 42,8% en 2012,et 51,3% en 2017 soit 13,5 points en 15 ans…

Dans les Alpes-Maritimes, le parti de la Majorité présidentielle, Ensemble, parvient à conserver une avance minime, 25,75% des voix contre 25,66% aux candidats LR soit seulement 1063 suffrages d’écart… L’écart se resserre car en 2017, LREM avait devancé les LR de 10 113 voix (25,37% contre 22,49%)… Paradoxalement, LR qui avait 6 députés en 2017 contre 3 pour LREM, pourrait n’en avoir que 4 dans la future assemblée au soir du 19 juin prochain. La faute à quoi ? Au choix des candidats qui se sont avérés incapables de se qualifier, terminant loin derrière les premiers dans les 2ème, 3ème et 4ème circonscriptions… A une incapacité de mobiliser leurs ex-électeurs dont certains ont préféré soit s’abstenir, le taux est à 54,8% soit 2 points de plus que le National, ou soit qui ont voté pour les candidats RN, ou d’autres pour Reconquête… Et puis, la grande surprise de ce 1er tour, l’éviction de la sortante, Laurence Trastour-Isnart au profit du maire de La Colle-sur-Loup, Jean-Bernard Mion, investi au dernier moment par la LREM… Qu’en sera-t-il dimanche prochain ? Voici notre analyse, territoire par territoire…

1ère circonscription : Éric Ciotti en tête mais…

C’est le grand enjeu de cette campagne dans les Etats-majors de la Majorité présidentielle, Ensemble, et dans celui des LR dont le président 06, Eric Ciotti, n’est autre que le sortant de cette 1ère circonscription. Avec 31,70%, il arrive en tête faisant 4 points de moins qu’en 2017 mais le ratio est encore plus important pour son rival d’Ensemble, Graig Monetti, adjoint au maire de Nice, délégué à la Jeunesse, et conseiller régional, qui, avec 26% contre 32,35% pour Caroline Reverso-Meinietti en 2017, perd 6 points. L’inconnue du RN, Muriel Vitetti, réalise 13,3% ce qui n’est pas si mal et ses électeurs devraient en grande partie se reporter sur Eric Ciotti qui bénéficie d’un courant de sympathie auprès de la Droite Nationale, Reconquête d’Éric Zemmour, ayant décidé de ne pas présenter de candidat contre lui. Mais quid de la Gauche et des reports possibles sur Graig Monetti ? Si l’on prend le pourcentage des présidentielles où 50% des militants LFI avaient voté pour Emmanuel Macron, cela rétablit l’équilibre entre les deux candidats… Il y a aussi l’incertitude concernant tous les petits candidats qui pourraient jouer le rôle d’arbitre dans une élection qui s’annonce serrée. Mais puisqu’il faut bien faire un pronostic, nous prévoyons la réélection d’Eric Ciotti mais de quelques centaines de voix seulement. Les abstentionnistes seront au centre de cette élection que ce soit dans la 1ère que dans les 8 autres circonscriptions. La vraie question : qui arrivera à les mobiliser pour faire élire leur candidat ?

2ème circonscription : Lionel Tivoli (RN) vire en tête…

Dans ce territoire, le sortant LREM, Loïc Dombreval, apparaît bien fragile. Au 1er tour, il est même devancé par le candidat RN, Lionel Tivoli… de 92 voix, 23,90% contre 23,67%. Lionel Tivoli progresse par rapport au score du RN (22,55%) en 2017 de 1,50%, alors que Loïc Dombreval perd près de 12 points par rapport à son score de 2017 (35,34%). C’est dire si le sortant ne fait pas l’unanimité dans sa circonscription. Et même s’il affirme avoir fait le job, cela ne semble pas être l’avis des habitants. Les deux candidats distancent largement celui de la NUPES, Sonia Naffati (18,82%) et celui des LR, Jean-Marc Macario (14,10%)… Ce dernier, maire de Spéracèdes, n’était pas taillé pour un si grand costume. Ce territoire qui a eu, un temps, Charles-Ange Ginésy comme son premier député, aurait mérité un candidat d’une autre ampleur pour déboulonner le sortant LREM… Dès lors, est-ce que Lionel Tivoli peut donner au RN un député dans les Alpes-Maritimes ? Au vu de l’abstention et du fait que ce dimanche sera celui de la fête des Pères, tout semble possible. Lionel Tivoli rappelle que lors des présidentielles, 53,9% des électeurs avaient voté pour Marine Le Pen. Il en appelle donc à la mobilisation des abstentionnistes pour donner une représentation digne de ce nom au 2ème parti de France issu des présidentielles.

3ème circonscription : Philippe Pradal évidemment…

Après le retrait du Marcheur, Cédric Roussel, c’était à l’ex-maire et 1er adjoint du maire de Nice, Philippe Pradal, qu’il appartenait de défendre la majorité présidentielle sous la bannière d’Ensemble. Et il a gagné son pari virant en tête avec 26,04% soit 4 points devant son challenger de Gauche de la NUPES, Enzo Giusti. Cet inconnu est le seul candidat de Gauche à s’être qualifié pour le 2ème tour dans les Alpes-Maritimes. Comment cela a-t-il été possible ? A cause de la Droite Nationale qui n’a rien trouvé de mieux que d’aligner deux candidats manifestement clivants et qui ne peuvent s’entendre, Benoît Kandel pour le RN qui est passé un bref instant à Reconquête avant d’en partir quand il a vu le bout de nez de Philippe Vardon se pointer. Et ce dernier, historique dans cette circonscription qui, lui, a bénéficié de l’étiquette de Reconquête d’Eric Zemmour. Au final, 17,17% pour Kandel et 10,86% pour Vardon soit un total de 28,03% qui aurait placé un candidat unique en tête de cette 3ème circonscription, devant… Philippe Pradal… Les deux perdants pouvaient s’accuser l’un, l’autre, ce résultat était parfaitement prévisible. Est-ce que cela servira de leçon aux uns et aux autres ? Pas si sûrs… Dans l’immédiat, Philippe Vardon appelle ses électeurs à reporter ses voix sur les deux candidats LR, Eric Ciotti dans la 1ère et Christelle D’Intorni (proche de Ciotti) dans la 5ème. A cause de la division de la Droite Nationale, le candidat de la NUPES, Enzo Giusti (21,95%), est arrivé second… L’extrême Gauche a fait de ce scrutin, sa priorité puisque seule possibilité pour elle de l’emporter dans le 06. Elle va essayer de rassembler toutes les voix de Gauche. La candidate du PRG, Dominique Boy-Mottard (2,63%), a déjà déclaré qu’elle ne soutiendrait pas Enzo Giusti, « je suis en opposition avec cette extrême gauche qui ne représente ni mes valeurs, ni mes projets ». Quant à David-André Darmon (2,73%), le plus fort de tous les « petits » candidats, il n’a pas donné de consignes de vote. Personne n’a sollicité ce candidat animaliste et écologiste… pour l’instant. Il appelle les candidats restants au 2ème tour à se prononcer sur les propositions animalistes de son programme. Au final, avec le soutien de Christian Estrosi, Philippe Pradal ne devrait avoir pas trop de difficultés à l’emporter au second tour des Législatives dans la 3ème circonscription de Nice.

4ème circonscription : Une Alexandra chassera-t-elle l’autre ?

Dans le secteur extrême Est du département, Le RN explose ses scores avec Alexandra Masson qui réalise le meilleur score du mouvement de Marine Le Pen avec près de 29% des voix (28,87%). Elle accroît le résultat d’un certain Olivier Bettati en 2017 de + 5 points alors que dans le même temps, sa rivale LREM, Alexandra Valetta-Ardisson, perd plus de – 6 points avec 22,37% des voix (contre 28,23% en 2017). Pour la candidate RN, l’autre Alexandra n’a pas fait le job et n’est pas connu sur la circonscription. L’intéressé en appelle au vote utile… Comme nous l’annoncions lors de notre précédent article sur les législatives, ce qui est sûr, c’est que la prochaine députée de la 4ème aura pour prénom Alexandra… Elles ont laminé leurs adversaires. La NUPES et Sophie Bournot-Poulet ne réalise que 15,33% des voix mais devance tout de même le représentant des Républicains, Roger Roux, qui ne fait qu’un pauvre 14,52% soit – 6 points de moins que Xavier Beck (LR) en 2017. La rivalité entre Eric Ciotti et Christian Estrosi s’est cristallisée sur ce territoire. Il n’en demeure pas moins que Roger Roux n’était pas le bon candidat pour redorer les couleurs des LR dans cette circonscription. Derrière, Damien Rieu, l’emblématique et charismatique représentant de Reconquête d’Éric Zemmour n’a fait que 10,66%, lui qui espérait peser plus sur cette élection. Ses voix se reporteront-elles sur la candidate RN, Alexandra Masson ? Cela semble plus que probable… Dès lors, l’élection d’un candidat RN dans la 4ème circonscription des Alpes-Maritimes apparaît plus que probable…

5ème circonscription : Le match attendu, avantage Brenier mais…

Nous l’avions annoncé sur notre site, lepetitnicois.net, que le duel Brenier/D’Intorni serait l’affiche du 2ème tour des législatives dans la 5ème circonscription. Mais c’était à cause de la division des voix de la Droite Nationale car aux 19% de Franck Khalifa (RN), il faut ajouter les 7,15% de Cédric Vella (Reconquête). Là comme dans la 3ème, l’absence d’union coûte la première place à la Droite Nationale. Dès lors que vont faire les électeurs RN et Reconquête ? S’ils se reportent comme un seul homme sur la candidate d’Éric Ciotti, Christelle D’Intorni, cette dernière peut entrer au Palais bourbon. Il lui faudra battre l’ex-LR, Marine Brenier, sommée de choisir son camp avant l’élection, elle qui avait été un soutien sans faille à… Valérie Pécresse. Elle a reçu l’aval de Nicolas Sarkozy et a réalisé ses meilleurs scores dans les quartiers urbains de Nice. Par contre Christelle D’Intorni a écrasé son adversaire dans le Haut et Moyen pays niçois. Quant à Philippe Benassaya de la NUPES, il totalise 17,73% ce qui en fait le 4ème larron de la 5ème circonscription. Alors Marine Brenier ou Christelle D’Intorni ? La candidate de Christian Estrosi de la majorité présidentielle ou la représentante d’Éric Ciotti, Christelle D’Intorni des LR ? La première part avec un avantage de moins de 3 points (26,14%) contre la seconde (22,48%). Le match le plus attendu du département se jouera sur le jeu des reports… Et des alliances ?

6ème circonscription : Bryan Masson juste devant Jean-Bernard Mion…

Cela a été la grosse, très grosse surprise du 1er tour des législatives dans le 06. Laurence Trastour-Isnart, la sortante LR depuis deux mandats, ne réalisera pas son deuxième séjour au Palais Bourbon. La faute à qui ? Certains assurent, c’est l’abstention. D’autres parlent d’ancrage. Ou encore de travail… Pourtant la députée avait, semble-t-il, fait le job. Le récent ralliement du maire de LA Colle-sur-Loup, Jean-Bernard Mion, à Horizons et à la majorité présidentielle, lui a permis de passer devant pour 2,81% soit 20,18 pour la sortante LR, et 22,99% pour le nouvel, Ensemble. Cette lutte fratricide du 1er tour laissera-t-elle des séquelles chez les militants ? Certainement. Mais l’ex-député de la circonscription, Lionnel Luca, a annoncé qu’il voterait, à titre personnel, pour Jean-Bernard Mion, lui qui n’a jamais caché son inimitié avec Emmanuel Macron qu’il a abreuvé de critiques durant des années. En face, Bryan Masson profite de la discorde pour passer devant avec 25,32% des voix. Cet élu d’opposition au maire de St Laurent-du-Var, Joseph Segura, maire de la commune (directeur de campagne de Jean-Bernard Mion), a réalisé son meilleur score avec 32%… à St Laurent-du-Var… Alors que Jean-Bernard Mion totalise 35,3% sur La Colle-sur-Loup… La représentante de la NUPES fait 13,3% des voix alors que le candidat de Reconquête, Denis Cieslik réalise 9,72% des suffrages. La question des reports va se peser et cette 6ème circonscription devient tout aussi importante que la 5ème et sera scrutée de Paris avec le même intérêt. Alors deux Masson (avec Alexandra) au Palais Bourbon ou un Mion pour remplacer une Trastour ? Réponse dimanche 19 juin sur le coup des 20h…

7ème circonscription : Éric Pauget favori

Dans la 7ème circonscription, c’est le même cas que dans la 6ème avec un récent maire LR passé à Ensemble de la majorité présidentielle, Eric Mêle, maire de Gourdon. Cela lui permet de se qualifier au second tour avec 23,78% mais face au LR sortant, Eric Pauget, qui solide, réalise 26,46% des voix. Rappelons qu’en 2017, l’écart au 1er tour n’était que de quelques voix entre le LR, Eric Pauget (32,20%), face au LREM, Khaled Ben Abderrahmane (32,08%). Donc, le sortant améliore sa situation et prouve que son travail de terrain a porté ses fruits. 1217 voix le sépare de son adversaire LREM contre seulement 54 de suffrages en 2017… Le candidat du RN, Tanguy Cornec, se maintient avec 16,88% (contre 15,15% en 2017) mais il peut avoir, ici comme ailleurs, des regrets car avec les voix de reconquête, Audrey Marius (7,64%), il aurait totalisé 24,52% ce qui lui aurait permis de devancer le représentant d’Ensemble de Macron… Quant au représentant de la NUPES, Arthur Meyer-Abbatucci, il fait 15,58% avec une percée à Valbonne et à Bar-sur-Loup. Sans surprise, Eric Pauget arrive largement en tête à Antibes et Golfe-Juan. Eric Mêle, lui, est devant à Gourdon, son village, mais aussi à Opio, Valbonne et Bar-sur-Loup. Qu’en sera-t-il dimanche 19 juin ? Eric Pauget qui est un député qui travaille et qui est proche de son territoire devrait l’emporter avec le soutien de son mentor et ami, Jean Leonetti, maire d’Antibes Juan-les-Pins et président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis (CASA).

8ème circonscription : Alexandra Martin dans un fauteuil

Dans cette circonscription cannoise, le doute n’est plus permis. Le maire de Cannes, David Lisnard (LR), a pesé de tout son poids électoral qui est important (Maire de Cannes et Président de l’Association Des Maires), afin d’imposer son adjointe, Alexandra Martin, comme député LR de la 8ème. Elle ne l’a pas déçu avec 33,40% soit le meilleur score des candidats LR du département. Elle devance très largement le représentant d’Ensemble majorité présidentielle, Jean-Valery Desens (19,47%). Cet opposant historique à la famille Leroy de Mandelieu-la-Napoule, n’a pas pesé bien lourd dans ce 1er tour. Il ne devance la Droite Nationale que parce que celle-ci est arrivée divisée entre un candidat RN, Dorette Landerer, et un titulaire de Reconquête bien connu des Cannois, Adrien Grosjean, ex-RN, qui réalise 9,58% soit si l’on ajoute les deux résultats, 28,19% ! Cela ferait presque 10 points de plus que l’actuel Ensemble qualifié pour le 2ème tour de ces élections législatives… Comme dans d’autres circonscriptions des Alpes-Maritimes, les deux candidats se renvoient la responsabilité de la désunion. Quant à la NUPES avec Lucia Soudent, elle ne fait que 12,39%…  Le suspense n’est pas de mise dans ce territoire et Alexandra Martin sera bien la nouvelle députée de Cannes et de ses environs.

9ème circonscription : Michèle Tabarot bien sûr

C’est son fief, son jardin, son territoire, Michèle Tabarot (LR) est inamovible dans la 9ème circonscription du Cannet. Elle n’a pas fait le meilleur score LR des Alpes-Maritimes, devancée par Alexandra Martin (33,40%) et Eric Ciotti (31,70%). Mais avec 28,94%, elle a une confortable avance face au RN, Franck Galbert (20,51%) qui ne se fait guère d’illusions sur le résultat du second tour. Il pourra tout de même bénéficié des 7,40% du représentant de Reconquête, Xuan Truong Nguyen. Ce ne sera pas suffisant. La Tabarot prend 20 points d’avance au Cannet, dans sa ville, mais caracole en tête aussi à Mougins, à Auribeau-sur-Siagne ou dans la partie Sud de Grasse où son ami n’est autre que le maire, Jérôme Viaud. Franck Galbert, quant à lui, décroche la première place à Pégomas et à La Roquette-sur-Siagne alors que Mouans-Sartoux reste fidèle à la Gauche, et à sa représentante NUPES, Chantal Chasseriaud (14,72%). Seulement, 143 voix la sépare de la candidate d’Ensemble, Mayaa Tudiesche qui arrive en 3ème position avec 15,11% des voix. Donc, au final, Michèle Tabarot sera à nouveau réélue et apportera un nouveau siège au LR au Palais Bourbon et elle, ne trahira jamais son camp.

Pascal Gaymard

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