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MUSIQUE – Le jazz haut perché de Peillon : une 5e édition en apesanteur

Entre ciel et notes bleues, le Peillon Jazz Festival a de nouveau prouvé qu’il n’était pas un simple rendez-vous estival, mais un véritable écrin pour les amoureux du jazz. Retour sur quatre jours suspendus, au cœur d’un village qui ne cesse d’élever la musique et les cœurs.

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À Peillon, il n’y a ni arène géante, ni effet de manche… mais une âme, une vue à couper le souffle et une passion collective qui donne des ailes à la musique. Pour sa 5e édition, le Peillon Jazz Festival a une fois de plus impressionné : une programmation de haut vol, une ambiance d’une rare chaleur et une organisation portée par une cinquantaine de bénévoles engagés. Ici, on ne fait pas semblant : on vit le jazz pleinement, au rythme de ses syncopes et de ses envolées.

Une programmation sans fausse note

Désormais bien installé dans le paysage des grands festivals d’été, Peillon peut se targuer d’une sélection artistique aussi exigeante qu’inspirée. Pendant quatre soirées consécutives, les concerts se sont succédés dans un cadre unique, au pied du village, au sein d’une scène ouverte au panorama spectaculaire. Cette édition 2025 a fait la part belle à la diversité : du jazz impressionniste de Matthieu Chazarenc à l’énergie fusion de François Arnaud revisitant Jean-Luc Ponty, en passant par la poésie rythmique de Minino Garay et l’hommage vibrant de Baptiste Herbin à Django Reinhardt. Le duo magique Youn Sun Nah & Bojan Z a ensorcelé le public, tout comme le swing généreux du trio Yannis Constans, Aurore Voilqué et Stochelo Rosenberg. Mais le moment le plus bouleversant a été sans doute Célébration, concert-hommage au regretté Sylvain Luc, disparu l’an dernier. Aux côtés de ses compagnons de scène, Marylise Florid, guitariste et épouse de Sylvain, a livré une prestation poignante, mêlant délicatesse et intensité, dans une communion rare entre artistes et public. Un moment de grâce.

L’avenir a de l’oreille

Le festival n’oublie pas d’ouvrir grand ses bras aux talents émergents. La chorale des enfants du village a su émouvoir par sa fraîcheur, tandis que Giovanni Gambino, jeune niçois élève au Conservatoire National de Paris, a conquis le public par la maturité de son quartet. Déjà remarqué dans la capitale, il représente une génération de musiciens qui n’a pas peur d’oser le jazz — et Peillon leur offre une scène aussi bienveillante qu’exigeante.

Rendez-vous pris pour la 6e

Et si vous avez manqué cette édition, une chose est sûre : « la sixième aura bien lieu, et elle promet déjà de grandes émotions », a promis le maire du village Jean-Marc Rancurel. Le Peillon Jazz Festival n’est plus une promesse, c’est une évidence. Avec son accueil inégalable, sa restauration locale généreuse, sa programmation ambitieuse et son cadre majestueux, il mérite amplement le détour. À Peillon, on joue haut… et juste.

Sanya Maignal

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