Le Petit Niçois : Connaissiez-vous cette histoire du facteur Cheval et de son Palais idéal situé dans la Drôme ?
Nils Travernier : Non, pas du tout, je n’en avais jamais entendu parler. J’ai appris cette histoire grâce à ma productrice Alexandra Fechner. Elle est venue me voir un jour pour savoir si l’idée d’écrire un scénario de film à partir de cette histoire m’intéressait. A partir de là, j’ai commencé à me plonger dans le destin incroyable de cet homme. Je me suis rendu sur place pour découvrir ce Palais. Je me suis aussi beaucoup documenté. Et très vite, je me suis passionné pour son œuvre, considérée comme la première œuvre d’architecture naïve au monde. J’y ai vu la possibilité de faire un grand film populaire et romanesque. Une sorte de Billy Elliot à la française.
LPN : Aviez-vous le casting en tête quand vous avez écrit le scénario du film ?
NT : J’ai écrit l’histoire du personnage de facteur Cheval en pensant à Jacques Gamblin. C’était pour moi une évidence. J’ai aimé collaborer avec lui sur le tournage de mon dernier long métrage Toutes nos forces. C’est un acteur qui s’implique beaucoup et là-encore, je n’ai pas été déçu. Jacques s’est vraiment investi dans ce film. Nous avons beaucoup échangé sur divers aspects du personnage, il avait envie de l’interpréter au plus juste. Laëtitia Casta, je l’ai choisie pour sa beauté lumineuse, en décalage avec le côté sombre du personnage interprété par Jacques.
LPN : Comment vous avez géré le vieillissement des personnages ?
NT : Pour Jacques Gamblin, c’était assez facile. C’est quelqu’un que l’on peut facilement vieillir à l’écran. Heureusement parce que le facteur cheval meurt à l’âge de 80 ans. A l’inverse, pour Laëtitia Casta, ce fut beaucoup plus compliqué. J’avoue que je n’ai pas trop réussi à la vieillir. J’ai dû superposer le visage d’une vieille femme sur le sien, image par image, en plus du maquillage.
LPN : Et comment avez-vous fait pour filmer la construction du Palais ?
NT : Il y a eu un important travail numérique pour construire et déconstruire le Palais. C’est, vous savez, l’un des films qui a nécessité le plus d’effets spéciaux.
LPN : Quel souvenir conservez-vous de Nice ?
NT : C’est toujours avec beaucoup d’émotions que je reviens sur la Côte d’Azur et plus particulièrement à Nice. Je me revois débarquer sur la Promenade des Anglais, le jour de l’Ironman, pour le premier jour de tournage du film De toutes nos forces. Ce fut une journée de tournage incroyable. Nous étions au cœur de toute cette agitation avec une Promenade noire de monde. J’étais aussi ému pour ce gamin qui pour son premier jour de tournage se retrouvait dans ce cadre incroyable.
Pierre-Yves Ménard