Par Pascal Gaymard et Marie Bourdel – Photos Dominique Maurel
Pour cette 76ème édition, le Festival de Cannes a voulu fêter le retour à la « normale » post-covid à leur manière avec un plateau de stars digne d’un anniversaire. Par contre, côté contrariétés, rien ne change et tout s’accroît plutôt… Plus de casiers de presse à cause du « respect de la planète », les dossiers faisant courir un risque majeur pour notre Terre… Plus d’ordinateurs en salle de presse, cela semble acté tout comme les 26 euros de participation, toujours pour sauver la planète et participer au bilan carbone du Festival… Mais de nouveau, plus de sac, ni de programme (depuis le covid), rien, juste un badge qui impose de connecter à 7h05 le matin pour espérer avoir un fameux sésame sous forme d’un QR/Code… Et si c’est complet, un message s’affiche : « vous pouvez accéder à la salle avec votre badge dans la limite des places disponibles »… Alors pourquoi avoir besoin d’un billet où pendant 50 ans tout a si bien fonctionné ?
Mardi 16 Mai 2023
Le premier jour est principalement consacré aux « problèmes administratifs », place de parking, récupération du badge, achat du programme à la boutique du Festival puisqu’il n’est plus offert, essayer de revoir les connaissances de l’an passé dispersées aux quatre coins de Cannes… Cette année, la composition du Jury sous la houlette de Ruben Ostlund, réalisateur cultissime de THE SQUARE et de SANS FILTRE, laisse à penser un Palmarès, source de réjouissances originales.
Pour l’ouverture, une bonne polémique alimente toujours la chronique cannoise et participe à sa légende. Le coup de sang de Maïwenn contre Edwy Plenel dans un restaurant interroge mais immédiatement, la belle réalisatrice a botté en touche, préférant ne parler que de son film, JEANNE DU BARRY avec Johnny Depp. L’explication à propos de ses relations avec Luc Besson que Médiapart auraient dénoncées, cela se réglera plus tard… La Comtesse du Barry était un scandale à elle toute seule, Maïwenn en est l’incarnation. Mais face à la beauté formelle de son film, toute déclaration d’Edwy Plenel qui se prend pour « un symbole de la République » est superfétatoire. Maïwenn y est tout simplement sublime et Johnny Depp bien que doté d’un léger accent, fait le job en y ajoutant son charisme indéniable. Benjamin Lavernhe, Pierre Richard, Melvil Poupaud, Louis Garrel, India Hair, Noémie Lvovsky, Marianne Basler… complète un casting 5 étoiles qui a lancé de belle manière cette 76e édition d’un Festival de Cannes aux mille lumières…
Lors de cette soirée d’ouverture, Michael Douglas a été récompensé par une Palme d’Or pour l’ensemble de son œuvre remise par Uma Thurman en présence des deux femmes de sa vie, sa fille Carys Zeta Douglas et de sa femme, Catherine Zeta-Jones. Il a rendu un chaleureux hommage à la France et au Festival de Cannes. La soirée a brillé aussi par les deux interventions de la fille, Chiara Mastroianni, et de sa mère, Catherine Deneuve à qui l’on doit l’affiche de cette édition. Sobre, efficace, et cinématographique contrairement à l’an dernier où Zelensky était venu durant 12 mn, nous faire part de ses craintes à propos des défenseurs de Marioupol…
Enfin, la pluie est annoncée pour le lendemain… Cannes sans ses mauvais jours, ne serait pas Cannes… Rain ? Yes we cannes…