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LE FESTIVAL DE CANNES COMME SI VOUS Y ÉTIEZ… Samedi 20 mai 2023

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Par Pascal Gaymard et Marie Bourdel – Photos Dominique Maurel

Les jours se suivent et se ressemblent au Festival de Cannes version 76e : il pleut… Dans les longues listes d’attente que le système de billetterie a accru, le parapluie était de rigueur. Vous me direz, dans les salles, il ne pleut pas. Mais vous devez a minima vous restaurer pour tenir la cadence, voire se déplacer pour honorer vos rendez-vous dans les halls des grands hôtels cannois ou dans les apparts loués à prix d’or par les productions ou les distributions.

Mais comment se plaindre car après les émotions de Michael Douglas et Harrison Ford recevant leurs Palmes d’Or d’honneur, l’ouverture avec Johnny Depp, le samedi était le jour J pour Martin Scorsese et son dernier chef d’œuvre, KILLERS OF THE FLOWER MOON, une œuvre monumentale de 3h26 où à aucun moment le festivalier ne s’est ennuyé, où le scénario connaît des rebondissements à la chaîne, où le mano a mano entre Robert De Niro et Leonardo Di Caprio ressemble beaucoup à un couple père/fils, entre le 1er acteur fétiche du divin réalisateur d’origine italienne et le 2ème comédien totem de l’univers de Martin. Scorsese a mis le peuple des Indiens Osage au cœur de l’actualité mondiale, une communauté qui a été trimballée d’État en État pour aboutir en Oklahoma où ils ont trouvé du pétrole et son devenus immensément riches… Nous aurions beaucoup aimé que ce film soit en Compétition Officielle ce qui aurait considérablement réduit le suspense à propos du film qui aurait la Palme d’Or. Au dernier moment, il a été estampillé Hors Compétition, en cause, le financement des nouvelles plateformes qui désirent s’affranchir d’un passage en salles… Il restera avec une unique Palme obtenue en 1976 pour TAXI DRIVER… Du coup, les films du jour présentés en Compétition sont passés un peu aux oubliettes.

Pourtant, le film Africain en provenance du Sénégal, BANEL & ADAMA, un 1er film de Ramata-Toulaye Sy présente bien des aspects positifs et intéressants. En premier lieu, l’actrice principale, Khady Mane, fera partie des possibles lauréats pour la meilleure interprète féminine, elle qui a joué pour la 1ère fois tout comme son partenaire, Mamadou Diallo. Cette rébellion contre l’ordre établi, contre les traditions ancestrales, contre un destin imposé, reste bien sympathique. La déception du jour est venue d’un réalisateur, qui avant Cannes, figurait comme l’un des favoris, j’ai nommé Todd Haynes. Son MAY DECEMBER évoque en effet miroir, Julianne Moore, et son double qui doit l’incarner à l’écran, Natalie Portman. La 1ère a vécu une folle histoire d’amour avec l’un de ses élèves de 5ème ce que le réalisateur, en conférence de presse, n’a pas manqué de faire remarquer citant le couple présidentiel français, créant un certain malaise. Si Julianne Moore est juste, Natalie Portman peine à trouver sa place et son ton.

Le reste des sélections avaient aussi des œuvres intéressantes. Nous citerons GOODBYE JULIA, un film Soudanais parlant de résilience, ONLY THE RIVER FLOWS, un film Chinois qui démonte tous les errements d’un système gouvernemental basé sur la nécessité de résultats comme dans une économie capitaliste, tous deux à Un Certain Regard, LE RAVISSEMENT qui donne à Hafsia Herzi, l’un de ses plus beaux rôles, voire LE SYNDROME DES AMOURS PASSEES ou comment avoir un enfant en couchant à nouveau avec tous ses anciens partenaires pour lever les blocages, deux œuvres à la Semaine de la critique, et enfin, LE TEMPS D’AIMER de Katell Quilévéré qui s’essaie à un triangle amoureux avec dans les rôles principaux, un couple bien attirant, Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste. Comment un tel film peut-il n’être pas en Compétition Officielle ?

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