Accueil À la Une LA Critique Cinéma du Moment : BABYLON, le film de l’année !

LA Critique Cinéma du Moment : BABYLON, le film de l’année !

Alors que les films présélectionnés pour les OSCARS sont tombés, il est incroyable de constater que BABYLON ne figure que dans des catégories technique : Meilleurs Costumes, Bande Originale, Meilleurs Décors…

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Rien comme Meilleure Actrice pour Margot Robbie, et rien pour Brad Pitt, Meilleur Acteur ou des seconds rôles féminins (Li Jun Li) ou masculins (Diego Costa, Jovan Adepo), et rien comme Meilleur Réalisateur et Film pour Damien Chazelle…

Damien Chazelle rend hommage à DW Griffith…

Et pourtant. BABYLON est un film unique mémorable, grandiose, qui retrace une période particulière, magique, extravagante du Hollywood à ses débuts, de 1920 à 1932. C’est à ce moment que le cinéma passe du muet au parlant, avec son cortège de comédiens laissés sur le côté. Le muet, c’était forcé sur les mimiques, les gestes, les expressions. En passant au parlant, il faut apprendre des textes et les dire avec des voix qui ne peuvent pas coller… Il y a eu tellement de fêtes, de démesure, d’orgies aussi dans cette époque qu’en 1930, les puritains US ont imposé le code Hays qui a muselé la créativité et la liberté dans le cinéma. Ce qui fait la force de BABYLON, c’est aussi la mise en scène grandiose d’un Damien Chazelle, digne de celle d’un DW Griffith avec INTOLERANCE ou NAISSANCE D’UNE NATION. Tout ce qu’il touche se transforme en Or. WHIPLASH (2014), LA LA LAND (2016) et FIRST MAN : LE PREMIER HOMME SUR LA LUNE (2018) sont autant de chefs d’œuvre ! Il entre dans la cour des Grands avec BABYLON, à l’image d’un Darren Aronofsky. Il se renouvèle à chaque film, a toutes les audaces, essaie tout genre de plan. C’est un perfectionniste qui a fait des recherches durant 15 ans sur le sujet avant de se lancer.…

La perfection de BABYLON

La scène du début est une véritable leçon de cinéma, dans le montage, la mise en scène, la photo, les costumes, les décors… Quand un film frise autant la qualité, l’émotion nous gagne et ne nous quitte plus jusqu’à la fin. Margot Robbie a remplacé avantageusement Emma Stone, empêchée car retenue sur d’autres tournages retardés par le covid. Elle est sauvage, extravertie, solaire, elle rayonne dans cet Hollywood des débuts. Son personnage de Nellie LaRoy est l’archétype de la Star ! Quant à Brad Pitt, il donne une sensibilité particulière à ce playboy sur la fin car broyé par les temps nouveaux du parlant. Jack Conrad est librement inspiré de Rudolph Valentino, Douglas Fairbanks, Jon Gilbert… Pourtant, la Star et narrateur du film est un autre comédien, Diego Costa qui joue Manny Torres, entré par la petite porte et qui va se rendre indispensable dans cette industrie naissante. Quant à Li Jun Li dans la peau de Lady Fay Zhu, en personnage énigmatique et glamour à souhait, ainsi que Jovan Adepo dans le rôle du trompettiste noir, Sidney Palmer, ils font partie du jeu, de cette ronde infernale, de ce monde si fou et fascinant. Ce qui les caractérise tous, c’est qu’ils sont attachants et que l’on ne voit pas passer les 3h10 de durée du film. Un film incontournable.

Pascal Gaymard

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