Ce devait être un match de foot qui aurait qualifié le Paris Saint-Germain pour le deuxième tour de la Ligue des clubs Champions. Mais le sort en a décidé autrement. À la 14ème minute, l’entraineur assistant, Pierre Webo, de l’équipe de Basaksehir d’Istanbul vocifère sur la touche contre les décisions prises par l’arbitre de champ. Le 4ème arbitre décide alors de prévenir l’arbitre central afin qu’il sanctionne l’énervement excessif de cet entraineur. Dès lors pour l’identifier, l’arbitre roumain lance dans sa langue, « Negru » qui signifie « Noir ». Ledit entraineur écope alors d’un carton rouge signifiant son exclusion du banc de touche. Mais sur ce banc-là figure un remplaçant, Demba Ba, qui racole ses coéquipiers du terrain et après quelques palabres, les joueurs des deux équipes décident de quitter le terrain, arguant du racisme intolérable exprimé par cet arbitre. Pour ce dernier, il n’y avait pas dans ses propos matière à polémique. Mais l’emballement médiatique en a décidé autrement. Le soir même, le président turc, Erdogan, appelle « l’UEFA à prendre des sanctions exemplaires ». Une situation qui en dit beaucoup sur les maux de notre époque. S’il faut évidemment combattre le racisme, il ne faut pas pour autant se tromper de combat. Désormais, il semble que « Noir » soit une insulte. Quand est-il de « Blanc » ? Où est la discrimination dans ce cas-là ? Nous nous alignons sur les mouvements communautaires importés des États-Unis où le communautarisme est devenu la règle et même un mode de reconnaissance. Depuis un moment, nos sociétés occidentales sont malades, fracturées, désunies. Auparavant, la notion de « vivre-ensemble » n’était même pas envisageable tant elle était évidente. Tout le monde prônait l’assimilation. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre de la part de Français d’origine étrangère, qu’ils ne sentent pas Français mais que « leur » pays serait celui de leur origine. Sur le terrain des communautés, voire du communautarisme, il n’est plus possible, y compris pour le Chef de l’État, de reprendre à propos de tout sujet, une expression française. Lors d’une réponse qu’il a donnée sur les 146 propositions écologiques, il a affirmé « ce n’est pas gravé dans la Bible… ni dans le Coran ». Dès lors, d’autres religions pourraient se sentir vexées : quid des Juifs et de la Torah, des bouddhistes, des hindouistes, des shintoïstes… et des amish ? Ces derniers aussi auraient droit à quelques égards, eux qui ont été vilipendés par Emmanuel Macron à propos de la 5G et sa fameuse sortie : « On n’est pas des amish ».
Nul doute que demain, sur tous les terrains de France et d’ailleurs, la polémique du match devenue internationale entraîne des comportements identiques avec des joueurs mettant un genou à terre, imitant le mouvement venu des États-Unis, Black Live Matter. Drôle d’époque, drôle de monde, drôle de société.
Raymond Aquila