La star hollywoodienne des années 60-70 était apparue dans plus d’une trentaine de films.
Deux enfants avant 20 ans…
Après la disparition de Marilyn Monroe, Hollywood cherchait une star pour la remplacer. Raquel Welch est arrivé au bon moment mais rien n’a été facile pour cette jeune femme née, Jo-Raquel Tejada, à Chicago le 5 septembre 1940 d’un ingénieur aéronautique bolivien et d’une Américaine. Elle va grandir en Californie où elle apprend la danse classique. À 14 ans, les prix commencent à s’accumuler pour la jeune latino-américaine : « Miss photogénique », le premier d’une longue série parmi lesquels « Miss formes », « Miss beauté parmi les beautés », « Miss demoiselle de Californie »… Trop belle pour ne pas susciter les convoitises, elle épouse son amour de lycée, un cancre répondant au nom de James Welch, nom qu’elle conservera par la suite pour gommer ses origines latinos pas très en vogue dans le Hollywood de cette période. De leur bref mariage, naîtra deux enfants, Damon et Tahnee. Elle n’a pas 20 ans, et part s’installer à Dallas, survivant grâce à des petits boulots de serveuse et de modèle pour posters de charme.
La FOX lui propose « Le Voyage Fantastique »…
Ce n’est pas la vie dont elle avait rêvé. Désirant devenir une star de cinéma, elle revient en 1963 à Los Angeles où elle tombe sous la coupe d’un un agent publicitaire, Patrick Curtis. Ce dernier va s’occuper de lancer la carrière de cette jeune femme aux lignes affolantes. Mais ses débuts sont poussifs et elle doit se contenter d’une vingtaine de petits rôles secondaires dans des films médiocres dont le seul notable est « L’homme à tout faire » avec Elvis Presley. C’est la 20th Century Fox qui la repère et lui donne le rôle principal en 1966 du « Voyage Fantastique » de Richard Fleischer. Sa carrière décolle enfin. S’ensuit un rôle de sauvageonne préhistorique dans « Un million d’années avant Jésus Christ » (1966). De ce navet, le public ne se souviendra que de l’affiche où elle pose dans le fameux bikini en peau de bête… cette image lui collera à la peau. Lors de la parution de son autobiographie, « Au-delà du décolleté » (2010), elle raconte : « A l’époque, les gens me voyaient en sex-symbol mais en réalité j’étais mère célibataire avec deux jeunes enfants ! Vous m’imaginez sur l’affiche avec un gosse sous le bras et l’autre dans une poussette ? Ça casse un peu le mythe, non ? J’avais vraiment le sentiment que les gens se moquaient totalement de moi, ils ne s’intéressaient qu’à l’autre femme : celle à califourchon, en bikini de peau de lapin, avec cette impossible taille de guêpe ! ».
Golden Globes pour « Les Trois Mousquetaires »…
Dès lors, l’actrice est nommée plus belle femme du monde pour ce rôle de naïade préhistorique… Les films défilent où sa plastique est son principal atout. Quel que soit le genre, elle est la pin-up de l’histoire dans « Bandolero » (1968), « Un colt pour trois salopards » (1969), des westerns, « La femme en ciment » (1968), un policier… En 1969, elle essaie de s’en défaire et défraie la chronique avec des scènes érotiques inédites avec l’acteur noir, Jim Brown, dans « Les cent fusils » (1968). Puis, son rôle de transgenre dans la parodie « Myra Breckinridge » (1970) finit de brouiller son image. Néanmoins, en 1973, elle décrochera un Golden Globe pour son rôle de Constance Bonacieux dans « Les Trois Mousquetaires ». Elle est la logeuse de D’Artagnan tout en étant la confidente de la Reine, Anne d’Autriche. Auparavant, elle avait épousé son pygmalion à Paris… Tout semble idyllique pour le sex-symbol universel qu’elle est devenue. Elle est riche, célèbre, habite une somptueuse villa à Beverly Hills, dont la piscine est en marbre noir, se déplace en Rolls-Royce.
« L’Animal » avec Belmondo…
En France, on se souviendra longtemps de son rôle de Jane, femme d’un cascadeur, Michel, le pire du monde, qui n’est autre que Jean-Paul Belmondo. Cette comédie, « L’Animal », de Claude Zidi sera l’un des gros succès du box-office en 1977. A l’époque, certains ont même soupçonné une liaison entre les deux comédiens. Son retour aux États-Unis ne se passe pas très bien. Congédiée par la MGM sur le tournage de « Rue de la sardine » en 1982, elle attaque le studio et obtient 15 millions de dollars pour rupture abusive de contrat. L’affaire la fâchera définitivement avec Hollywood. Comme Jane Fonda, une autre rebelle, elle se consacre alors au Yoga et en fait son business. Et le cinéma ? Assumant ses racines latines, on la verra encore dans « Tortilla Soup » (2001) ou « American Family » (2002).
Elle fera encore quelques apparitions à l’écran tout en se consacrant à sa marque de perruques. Raquel Welch a incarné une brune qui ne comptait pas pour des prunes et qui avait mis Hollywood à genou juste après une certaine Marilyn…
Pascal Gaymard