Il est décédé à 96 ans, « Le Roi se meurt », lui qui avait joué cette pièce durant des dizaines d’années. Le rôle de Berenger Ier dans cette pièce d’Eugène Ionesco l’aura hanté durant toute sa vie.
Trois Molière…
Son autre morceau de bravoure, c’était Molière dont il aura interprété tant de pièces comme Le médecin malgré lui, Le malade imaginaire, Dom Juan, L’Avare et Tartuffe dont ce sera la dernière représentation à l’âge de 91 ans. Le Théâtre aura été une grande partie de sa vie puisqu’il y avait débuté au Théâtre de Chaillot à 17 ans. Son premier rôle important, il le doit à Jean Anouilh dans « Roméo et Jeannette ». La profession ne s’y est pas trompé en lui remettant trois Molière, l’un en 1998 pour « Les Côtelettes » de Bertrand Blier, un autre en 2005 pour « Le Roi se meurt », et enfin, le dernier pour l’ensemble de sa carrière en 2016. Pour lui, « Le Théâtre et le Cinéma sont très différents mais ils ont la même valeur ».
Deux César…
Il a été reconnu, respecté, et récompensé au cinéma où ce sont François Truffaut et Claude Chabrol qui l’ont le plus utilisé. Il sera aux côtés de Jeanne Moreau dans « La Mariée était en Noir » puis dans « La Sirène du Mississipi ». Yves Boisset lui donnera l’un de ses emplois favoris au cinéma, un flic amer, sombre, glacial dans « Un Condé ». Avec Chabrol, il fera « La Rupture », « La Femme Infidèle », « Juste avant la Nuit », « Poulet au Vinaigre »… Il aimait les « pourris », ces personnages de méchants qui donnent les meilleurs films s’ils sont crédibles. À la clé, deux César, l’un en 2002 pour « Comment j’ai tué mon père » d’Anne Fontaine, et l’autre en 2006, pour « Le Promeneur du Champs de Mars » de Robert Guédiguian où il joue François Mitterrand. En 2013, il sera Renoir dans le film du Niçois, Gilles Bourdos, l’un des rôles qui l’avaient le plus touché… Un maître nous a quittés.
Pascal Gaymard