Accueil À la Une HOMMAGE : Michael Lonsdale, un homme près de Dieu…

HOMMAGE : Michael Lonsdale, un homme près de Dieu…

À plus de 89 ans, le comédien, Michael Lonsdale, a rejoint les cieux qu’il vénérait tant.

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C’est au premier jour de l’équinoxe que Michael Lonsdale a quitté ce bas monde. Très affaibli, il aura vécu ses dernières heures comme un soulagement d’après Mgr Rey, un ami très proche pendant plus de 30 ans.

De James Bond à « Des hommes et des Dieux »…

De lui, on se souviendra d’une prestance, d’une allure, d’une carrure qui forçait le respect. Jamais un mot plus haut que l’autre en interview, à l’image des grands rôles qu’il a pu avoir au cinéma comme au théâtre, une carrière forte de plus de 200 tournages ou pièces. Et puis, Michael Lonsdale, c’était une voix à la fois douce-amère, profonde et tendre, rauque et presque fluette par moments. Il savait tout jouer du criminel sadique, Drax, dans « James Bond-Moonraker », le supérieur de l’Abbaye dans « Le Nom de la Rose » de Jean-Jacques Annaud, ou encore le Père Luc, dans « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois qui lui a valu un César du Meilleur Second Rôle en 2011. .

D’Orson Welles à Marguerite Duras…

Brinquebalé de Londres au Maroc durant la Seconde Guerre Mondiale puis de retour en France en 1947, il est poussé par Roger Blin vers les cours de théâtre de Tania Balachova où il jouera aux côtés de Delphine Seyrig, Laurent Terzieff, Bernard Fresson, Stéphane Audran ou Jean-Louis Trintignant. Il aura tout fait et tout joué tant sur les planches que sur les plateaux de cinéma. L’expérimental ne l’a jamais rebuté, ni Marguerite Duras. Ce grand timide, cet homme si réservé pouvait se révéler totalement libéré quand il jouait. Il était un habitué de Jean-Pierre Mocky, mais a tourné aussi avec Orson Welles dans « Le Procès » avec Anthony Perkins, Romy Schneider ou Jeanne Moreau.

Un homme de Foi et un mystique chrétien

François Truffaut fera appel à lui pour « La Mariée était en noir » (1967), puis « Baisers volés » (1968). Habitué de la Côte d’Azur, il est l’une des voix du tramway niçois, il y a séjourné à plusieurs reprises. Son grand-père avait une villa au Cannet à côté de celle de Bonnard… Son grand moment restera « Des Hommes et des Dieux », un film dont il se sentait si proche.  En 2018, c’est lui qui lira  le testament de Christian de Chergé, à l’occasion de la béatification du moine de Tibhirine. Un homme de Foi qui n’a jamais caché son profond mysticisme chrétien. L’un de ces comédiens qui occupait une place à part et qui nous manque déjà…cruellement.

Pascal Gaymard

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